Chapitre 13

 

Jeune adulte

Jean venait de perdre sa mère et il était très malheureux. Sa mère l'avait beaucoup gâté ainsi que son frère et ses sœurs.

C'est toujours elle qui se levait la première tôt le matin pour chauffer le poêle à bois et préparer le déjeuner. Elle allait même jusqu'à préparer leur linge au pied de leur lit pour qu'ils n'aient pas à le chercher

Comme Jean demeurait seul après ce départ, Céline a décidé de retarder son entrée chez les religieuses. En fait jusqu'à ce que Jean soit casé . Elle avait un poste d'enseignante qui l'attendait à St -Alexis. Tous les deux semblaient se satisfaire de cet arrangement.

La famille avait du mal à supporter ce départ qui était arrivé si brusquement. Il fallait désormais prendre des responsabilités auxquelles ils n'étaient pas habitués. Leur mère avait toujours été là pour eux.

Jean avait changé. Je le sentais moins patient et nous nous chicanions souvent. A la moindre étincelle, le ton montait et je n'étais pas non plus à prendre avec des pincettes.

Il avait apporté son tourne-disque chez nous et quand nous allions au salon, jamais seuls, nous écoutions de la musique.

Quand il partait fâcher après moi, il me disait que c'était fini mais laissait toujours ses disques à la maison. Quelques heures plus tard, quand il revenait, c'était moins gênant, il avait une bonne excuse. La chicane finissait toujours par une réconciliation.

Plus il était malheureux, plus il essayait de se rapprocher de moi. Quand nous avions quelques moments d'intimité, je trouvais qu'il avait les mains pas mal baladeuses, j'avais même pris la très mauvaise habitude de lui donner des gifles dans la figure.

Ne faites surtout pas cela. Quand j'y pense, cela n'avait aucun sens, mais la peur de faire un péché était devenue une obsession. Je réagissais de cette manière très peu recommandable pour le rappeler à l'ordre.

Nous étions encore très peu renseignés sur la sexualité. Après un baiser un peu plus long que les autres, cela était rare, je restais quelque temps bien songeuse: j'avais si peur d'être enceinte.

Ne souriez pas. Je suis très sérieuse quand je vous raconte cela.

Jean, quelques mois après le décès de sa mère est allé faire une retraite fermée chez des religieux, à Trois-Rivières. Il en a rapporté un livre qui parlait de tout ce qu'un adolescent devrait savoir.

Ma mère l'a un jour retrouvé dans ma chambre. Gros drame à la maison! Elle a même montré l'image d'une femme qui attend un enfant à mon père.

Le livre était très bien fait. On pouvait voir le fœtus dans sa progression. On le voyait à différentes étapes de sa formation. Eh bien, le livre a été jeté au feu. Moi, j'ai été punie pour plusieurs jours. Leurs peurs les rendaient sans grand jugement.

Est-ce que c'était un livre pornographique ?

Pas du tout, c'était un livre d'information. Je crois que ce qui était raconté, est expliqué en classe primaire de nos jours. Les enfants plus jeunes que vous en connaissent sûrement plus que ce que nous pouvions en savoir à l'aube de notre mariage.

Ce n'est pas en laissant des gens dans l'ignorance qu'on évite les catastrophes. Je trouve que ce manque de formation est aussi grave que de laisser quelqu'un conduire une automobile en ne lui apprenant rien des dangers qui l'attendent.


Comme je vous l'ai dit tout à l'heure, nous étions très frustrés tous les deux. Les disputes étaient fréquentes mais jamais longues. Jean faisait les premiers pas. Il ne m'en donnait pas le temps, et il faut dire que j'étais déjà très indépendante.

Vous êtes- vous enfin fiancés ?

Non, pas tout de suite. Pourtant moi, j'avais bien hâte de partir de la maison. Pour Noël, Jean m'avait fabriqué un beau coffre de cèdre pour mettre mon trousseau. Depuis longtemps déjà, j'achetais toutes sortes de petites choses qui me serviraient plus tard. J'étais bien contente d'avoir un endroit pour les entreposer.

Depuis les fêtes, mes parents avaient acheté une télévision. C'était tout nouveau et cela suscitait beaucoup d'intérêt. Seules quelques familles en possédaient une. Nous étions devenus tout à coup très populaires auprès des voisins et amis. Tous voulaient voir de quoi çà avait l'air.

Comme toutes choses nouvelles, les suppositions allaient bon train. Certains disaient que ce n'était pas bon pour la santé, que nous deviendrions aveugles… Chacun émettait toutes sortes de prédictions plus abracadabrantes les unes que les autres. Naturellement, seules les personnes qui ne pouvaient pas se procurer cette boîte parlante ou celles qui avaient peur du progrès colportaient ces rumeurs.

Pour avoir une réception valable, il fallait faire installer au dehors une tour assez haute pour pouvoir capter les ondes. Les résultats n'étaient pas toujours satisfaisants. Quelquefois, il y avait tellement de neige sur l'écran que nous devinions plus que nous voyions ce qui se passait vraiment.

Naturellement, c'était en noir et blanc.

Vers la fin d'avril, nous sommes allés mes parents et moi faire un tour au Lac- St- Jean, pour un mariage ou une sépulture, je ne me souviens plus au juste.Comme mes parents se préparaient à revenir chez nous, j'ai demandé la permission de rester en promenade encore une dizaine de jours, demande qu'ils ont finalement acceptée après fortes recommandations.

Où croyez-vous que je voulais aller ? Bien oui, chez Annette. J'avais des fourmis dans les jambes et j'avais hâte d'aller danser. Elle m'avait informée de toutes les soirées qui s'annonçaient et n'avait pas eu de difficultés à me convaincre de rester quelques jours.

Pour moi le fait de prendre le train toute seule pour retourner à Saint- Alexis ne m'inquiétait pas du tout. Je l'avais fait à plusieurs reprises.

La première fois, c'était au décès de ma grand-mère maternelle. J'avais juste douze ans et sans qu'elle le sache, j'étais allée retrouver ma mère. J'avais auparavant réussi à joindre mon père au téléphone dans le bois et je l'avais supplié de me laisser partir. Je lui mentionnais que ma mère serait bien seule pour revenir et qu'elle apprécierait certainement de la compagnie.

Je dois vous avouer que le fait de voyager toute seule m'apportait d'énormes satisfactions. Toutes les excuses étaient bonnes pour me permettre de m'évader un peu.

Pour en revenir à mes sorties prévues avec Annette, tout s'est passé comme prévu. Elle avait averti un petit voisin qui me connaissait et qui était très heureux de me servir de cavalier.

J'étais assez sélective pour mes amis mais comme il était bien élevé et assez beau garçon, j'ai accepté avec empressement. J'aimais mieux avoir près de moi quelqu'un que je connaissais que de passer dans les bras de l'un ou de l'autre pour danser les sets carrés ou les autres danses.

Même si je m'amusais beaucoup à ces soirées, je n'aurais pas aimé vivre dans cette atmosphère tout le temps. Voir ces jeunes gens boire autant me déprimais. J'avais une aversion pour les gens en boisson et je m'en tenais loin, très loin.

Il était bien entendu avec Annette, que nous retournions à la maison quand j'en exprimerais le désir. Je trouvais cela super de m'amuser bien innocemment pendant quelques jours au cours de mes visites. Mais je savais bien que ce mode de vie ne serait jamais le mien.

Les gens semblaient aller là pour s'étourdir et peut-être oublier leurs soucis pendant quelques heures. Ils avaient peut être tout simplement plus le tour que moi de s'amuser

Il n'y avait pas d'échange verbal possible dans les salles, la musique étant tellement forte que nous ne pouvions pas avoir une conversation suivie.Plusieurs allaient dehors ou allaient finir les soirées dans les autos stationnées, moi ce n'était pas ce que je recherchais non plus

Il ne me restait que trois jours de vacances. Mon billet était acheté et je me disais que je pourrais me reposer dans le train. Le voyage était très long, plus de douze heures avec les arrêts.

Un jour, alors que j'étais allé chercher le courrier pour tante Irma, je me suis arrêtée devant une vitrine où on exposait une robe de mariée.

Je suis entrée et comme la robe était à ma grandeur, je l'ai achetée avec l'argent que j'avais gagné avec mon petit commerce. Arrivée chez tante Irma, tante Bella était là avec une cousine. Bien sûr, elles se demandaient bien ce que j'avais bien pu acheter dans ce magasin de confection. Toute contente, j'ai sorti la fameuse robe.

Cris d'exclamations ! On m'a demandé quand donc j'allais me marier. J'ai répondu que je n'en savais rien mais que, lorsque je reviendrais, Jean se serait tellement ennuyé qu'il me demanderait sans aucun doute en mariage.

Autres exclamations et mines déconfites ! Toutes ces dames me prenaient pour une vraie folle ! Ça ne changeait pas beaucoup ! C'est souvent qu'elles avaient eu ce sentiment envers moi qui était une petite garçonnière. Cette fois- là, elles avaient un peu raison.

Qu'est- ce que tu as fait, tu es allée la reporter ?

Pas du tout, je l'ai gardée. Je savais qu'elle servirait avant peu de temps. Ce n'était pas la plus belle robe qui existait mais moi elle me plaisait. C'était le principal.

Mes tantes m'ont demandé de l'essayer devant elles. Pas de problème ! Tout heureuse j'ai défilé devant leurs yeux inquisiteurs. Elles ont essayé de me décourager en me disant que ce que je faisais ne se faisait pas, que si un jour j'étais sur le point de me marier, je serais bien mieux d'aller à la ville pour mes achats, que j'aurais bien plus de choix…

C'était peut - être un geste de bravade de ma part mais je crois que c'était la première fois que j'achetais quelque chose pour moi, sans avoir à faire de compromis.

Avec ma mère, c'est rarement que j'obtenais ce que je voulais ni ce que j'aimais vraiment. Alors pour une fois, j'avais fait à ma tête, j'avais dix -huit ans et je l'avais gagné.

Ma mère était pourtant une bonne couturière et elle avait beaucoup de goût. Elle me faisait presque tous mes vêtements. Je dois l'avouer, même si ce qu'elle confectionnait n'était pas toujours à mon idée, elle réussissait toujours à faire de belles choses.

Pour ce qui est de ma robe de mariée, mes tantes se sont bien vite aperçues que je ne changerais pas d'idée. Elles m'ont donc conseillé pour ce qui est des accessoires et du voile.

Elles étaient toutes les deux des personnes de goût et très habiles de leurs mains. Une savait où trouver exactement la dentelle pour le voile. La robe avait besoin d'un léger ajustement. Tout le monde s'est mis à la tâche et quelques heure plus tard, j'avais l'ensemble de mariée complet… mais pas de mari déclaré.

Quand ces souvenirs me reviennent aujourd'hui, je trouve cela bien drôle mais je ne regrette rien. J'étais assez sûre de moi. Mais comme à cette époque ce n'était pas fréquent de montrer autant confiance en soi, mon attitude dérangeait beaucoup.

Que s'est-il passé par la suite ? As-tu eu ta demande en mariage ?

Tout s'est passé comme prévu. Cela faisait quinze jours que j'étais partie et Jean s'était beaucoup ennuyé. Il m'avait écrit souvent mais n'avait pas toujours eu de réponse à toutes ses lettres. Vous savez en vacances, on n'a pas toujours le temps d'écrire …

Nous ne pensions pas que tu étais aussi cruelle !

Je ne crois pas que j'étais cruelle. Je savais que je reviendrais, mais c'est vrai que j'aurais pu écrire plus souvent mais …C'est fait, je ne peux rien y changer.

Il y avait aussi d'autres raisons pour lesquelles Jean et moi voulions nous marier.

Céline avait retardé son entrée au couvent et comme pour nous il était évident que nous unirions nos destinées, nous ne voyions pas pour quelles autres raisons nous retarderions cette union.

Ce mariage permettrait à Céline de faire ce qu'elle voudrait faire, sans avoir la sensation d'abandonner son frère.

Nous avions aussi très hâte d'être libres et de nous aimer comme nous le désirions.

Nous étions en mai. Si nous voulions nous marier cet été là, il y avait beaucoup de choses à faire. Premièrement avoir la permission des parents puisque je n'étais pas majeure car dans ce temps là c'était 21 ans.. Cela ne nous inquiétait pas trop, ils semblaient avoir leur voyage de me surveiller.

Comme nous le prévoyions, ils ont accepté tout de suite. La date du 30 juillet 1955 a été choisie. Mon père serait en vacances et c'est le moment qu'il préférait. Jean n'avait pas encore un emploi régulier. La date importait peu pourvu que je dise oui.

J'ai fait venir un catalogue de bagues de fiançailles. Jean et moi en avons alors choisi une, elle n'était pas très dispendieuse mais nous pouvions nous permettre cette petite dépense.

Quelques jours plus tard, alors que notre commande était partie, j'ai reçu un autre catalogue. En le feuilletant, j'y ai trouvé une bague bien plus jolie que celle que j'avais commandée et un peu moins cher.

Quand j'en ai parlé à Jean, il n'a pas du tout apprécié que je change d'avis aussi inopinément. Surtout pour une bague de fiançailles ! Je n'ai pas voulu en démordre : je n'aimais plus la première, je voulais la seconde.

Il est parti très fâché ce soir -là pour aller faire ses vues. Le lendemain, lorsque j'ai su que j'avais un paquet dont je connaissais trop bien la provenance, je l'ai retourné à l'expéditeur.

Quand Jean est venu voir si j'étais revenue à de meilleures dispositions, je lui ai avoué que j'avais retourné la première bague et que si ça ne faisait pas son affaire, je ne me marierais pas, point à la ligne.

Eh bien Wilda, tu n'étais pas commode !

Non pas tellement en effet. Toute ma vie j'avais fait ce que les autres voulaient que je fasse et je n'avais pas l'intention de faire analyser tous mes faits et gestes dans l'avenir. Je ne voulais pas en me mariant, perdre ma personnalité.

Contrairement à bien d'autres jeunes filles, je me suis mariée pour être libre et non pas pour me faire dicter ma conduite. Je jugeais donc que je ne devais pas porter toute ma vie une bague que je n'aimais pas beaucoup, je l'avais choisie en étant très raisonnable

.Il me semble que ça coûtait $ 35.00 ,toute une fortune pour nous qui n'avions pas grand chose. Dans ce temps- là, quand on se mariait, on le faisait pour toute la vie.

Qu'est-il arrivé par la suite ? Pourquoi dis-tu que contrairement aux autres tu te mariais pour être libre ?

Bien quand Jean a bien vu que je ne changerais pas d'avis, il est revenu me voir. Il m'a dit qu'il comprenait ce que je voulais. Je lui ai expliqué que ma ténacité n'avait rien à voir avec les fiançailles mais avec mes principes.

Comme vous pouvez voir, les choses se passaient bien différemment qu'aujourd'hui. Probablement que si j'en avais eu la possibilité, je ne me serais pas mariée aussi jeune.

Même dans ce temps là, c'était trop jeune pour décider de toute notre avenir. Il n'y avait pas de divorces comme aujourd'hui. Était ce une chance, je ne sais pas, mais avec le recul je pense en toute franchise que si cela avait été possible il n'y aurait pas autant de mariges de 40 ou 50 ans.

Jean et moi n'avions pas pour ainsi dire vécu de fréquentations satisfaisantes.

Tous les soirs de bonne veillée , c'est le terme qu'on employait pour parler des soirs où normalement les gens faisaient leur cour, Jean travaillait. Les soirs où il venait à la maison, nous étions tous ensemble dans le salon. Le fait de m'asseoir près de lui en lui tenant la main semblait bien suffisant pour mes chaperons.

Ils avaient même la gentillesse de venir le reconduire jusque dans l'entrée, je rageais.

Quand j'utilise l'expression fréquentations satisfaisantes , c'est à toute une liste d'attitudes que je pense : se connaître mieux, pouvoir se permettre des sorties à l'extérieur, aller visiter des lieux que nous ne connaissons pas, planifier une sortie au restaurant, en fait, pouvoir se parler vraiment, sans personne autour et aussi bien sur se donner quelques marques d'affection.

Aller danser ensemble comme les jeunes aiment tant le faire. Habituellement, une jeune fille qui se mariait, prenait le nom de l'époux et devenait Madame Untel. On aurait dit qu'elle devenait le pendant de monsieur. Elle n'avait plus de personnalité propre à elle.

Les hommes en général étaient assez machos. Au moment du mariage ils devenaient les maîtres, l'autorité absolue. La femme qui se pliait à cette coutume perdait toute liberté et identité. Naturellement moi je pensais exactement le contraire.

Cela ne devait pas être intéressant de se marier dans ces conditions ?

C'était une conception du mariage telle que je le voyais autour de moi. Peut-être n'était-ce pas aussi dramatique ? Mais moi, c'est ce que je pensais et je ne voulais surtout pas que ça m'arrive.

Je crois que j'ai une grande qualité, qui peut être aussi un défaut quelquefois. Quand il y a quelque chose qui ne marche pas, je vois la personne et je l'oblige à en parler.Il doit y a aussi le respect qui doit être de part et d'autre.

Quand il y a un problème, il faut que je le règle le plus tôt possible. Si je ne peux parler avec la personne ou si elle refuse de m'entendre, je lui écris. Après je me sens bien, j'ai fait mon bout et si l'autre ne veut pas répondre, c'est son problème.

J'ai toujours cru qu'une bonne relation devait être fondée sur une bonne communication. Comment peut-on venir d'accord sur un sujet, si les parties n'ont pas la même vision des choses? C'est en s'expliquant qu'on peut se rajuster et en venir à un accord récoproque et être sur la même longueur d'onde.

Moi, et je le répète, je me mariais en grande partie pour acquérir une certaine liberté. Être libre pour moi ce n'était pas négatif, cela ne voulait pas dire sortir avec n'importe qui, n'importe quand, pour faire n'importe quoi.

Cela voulait dire être moi-même dans mes pensées et dans mes actions, avec mes bons et mes mauvais côtés. Je me disais que si nous prenions l'habitude de communiquer, que si nous avions du respect l'un pour l'autre, puisque nous nous aimions, nous pourrions passer au travers bien des difficultés.

Jean a eu sans doute des difficultés à me voir et à m'accepter ainsi. Je crois qu'il se faisait une toute autre idée du mariage.

Il aurait aimé avoir une petite femme qui l'attendrait bien sagement à la maison en lui préparant de petits plats. Elle lui préparerait aussi ses vêtements, comme sa mère le faisait tous les matins. Elle ne vivrait que dans l'attente de son retour du travail. Elle ne le contredirait jamais et ferait tout ce qu'il voudrait. Une esclave quoi !

Tous les deux avions des modèles de couples qui vivaient de cette façon, mais nous n'avions pas la même perception des choses. Disons que j'avais peut-être un peu d'avance sur la façon de penser de la majorité des gens de ma génération.

Des ajustements difficiles ne manqueraient pas de nous atteindre l'un et l'autre dans l'avenir avec une vision si diffétente de notre façon de voir..

C'est conscients de toutes ces interrogations que malgré notre jeune âge, nous nous apprêtions à franchir la dernière étape qui nous uniraient pour la vie.

Nous nous aimions et nous nous lancions dans cette grande aventure, le cœur confiant. Nous étions sûrs que toutes les expériences passées nous aideraient à vivre en harmonie dans le respect de nos différences

 

Chapitre 14

 

 

Chez Will