Chapitre 11

Adolescence

Et à l'école, comment ça se passait ?

Bien je me préparais très sérieusement à ma communion solennelle et j'ai appris qu'à cette occasion, nous pouvions demander trois grâces et que nous étions certains qu'au moins une serait exaucée.

Je n'ai pas pris de chance, j'ai demandé :
1) d'apprendre à contrôler mes peurs.
2) de mieux les maîtriser
3 ) d'être plus épanouie en contrôlant mes émotions.

Je vous ai déjà parlé de mes peurs, cette réalité inquiétante, traumatisante qui me suivait à la trace. Je voulais l'apprivoiser, la comprendre, la contrôler et la maîtriser. Je me sentais plus forte et je me rendais compte que cette peur incontrôlée m'empêchait de rire de bon cœur, enfin, d'être mieux dans ma peau.

La peur est une émotion qui fait partie de notre vie, et elle peut prendre différents visages et nous la rencontrons partout.

Une peur normale est bonne en un sens car elle nous aide à nous protéger des dangers réels. Par exemple, si je n'ai pas assez étudié au cours du mois, j'aurais raison d'avoir peur d'échouer mes examens, cette peur est justifiée et contrôlable.

Elle nous force de plus à agir mais quand elle n'est pas contrôlée, elle nous empêche de faire bien des choses.

Ma mère aussi avait peur des orages électriques et quand ils arrivaient, nous étions toutes les deux comme des hystériques dans la maison. Franchement, nous avions peur d'avoir peur.

Hé bien, j'ai été exaucée à 99 %. Je ne sais pas si c'est la confiance, mais à partir de ce jour je pouvais me promener dans le noir, je n'avais plus peur des orages électriques, j'allais n'importe où et je fonçais.

Avant de paniquer, je me posais des questions sur les dangers réels et après examen je me rendais compte, la majorité du temps, que je n'avais pas à m'en faire autant. Vous savez la petite prière de la sérénité, hé bien je l'appliquais et ça marchait.

Il n'y a que la crainte exagérée de mon père qui ne s'était pas effacée.

Est-ce que tu commençais à regarder "les petits gars ", comme tu dis ? Parle-nous en, ça nous intéresse.

Vous dire que je ne les regardais pas, serait mentir. Comme je vous ai déjà dit, chaque fois que je sortais, j'étais certaine de voir arriver, pas loin derrière, mon Jean. Comme il demeurait à une croisée de chemins et que je devais nécessairement passer devant chez lui pour me rendre n'importe où dans le village, il me détectait.
Je pense qu'il devait avoir un radar comme les policiers utilisent pour arrêter les automobilistes qui font de la vitesse sur les routes. En tous les cas, il avait du flair.

Comme il avait eu la douleur de perdre son père à l'âge de treize ans, vers sa quinzième année, il avait dû abandonner l'école pour gagner sa vie et aider sa mère. De plus il n'était pas tellement intéressé aux études. Bien entendu si son père avait vécu, cela aurait été très différent.

Il était prévu qu'il ferait des hautes études comme ses sœurs. La plus âgée était religieuse, la deuxième professeur, la troisième travaillait déjà dans un hôpital, la quatrième était encore aux études pour devenir professeur. Elle est devenue une religieuse enseignante finalement. Il avait de plus un frère de trois ans plus jeune. Celui-ci avait été élevé en grande partie par les sœurs célibataires de son père.

À l'époque avoir un religieux ou une religieuse dans sa famille était ce que beaucoup de parents désiraient le plus. C'était très prestigieux et de plus on pensait que de ce fait, ils seraient sauvés. On parlait beaucoup du ciel et de l'enfer à ce moment- là.

Au point de vue monétaire, c'était difficile pour une famille quand un des parents décédait. Aujourd'hui, il y a de la sécurité pour les veuves mais pas à cette époque.

De quelle façon ta via a-t-elle changée ?

Bien comme j'avais toujours été seule avec mes parents je me sentais mise à l'écart.
Mes parents désiraient tellement avoir un garçon depuis longtemps qu'ils ne juraient que par mon frère et je trouvais cela difficile. Ils étaient pratiquement en adoration devant ses moindres gestes. Je les comprends aujourd'hui, on a qu'à mettre un enfant dans une pièce pour que tous les regards se dirigent vers lui.

J'avais vraiment pris mon petit frère en affection et j'essayais quelques fois de lui apprendre des choses mais c'était tout de suite mal interprété par mes parents.
Si j'avais le malheur de le reprendre devant eux, comme toutes bonnes grandes sœurs le feraient, à l'occasion, c'est moi qui avait les reproches.

Ils ne le reprenaient jamais car ils craignaient qu'il ne les aime plus, comme si le fait de le reprendre serait mal perçu par lui. Au contraire, c'est le rôle des parents de bien éduquer leur enfant et le reprendre à l'occasion. Heureusement que mon frère était un bon enfant même s'il était pas mal dissipé comme tous les enfants en bonne santé et heureux.

Je me suis mise dans la tête que mes parents ne m'aimaient plus et ils ne faisaient rien pour que je pense autrement.

J'étais très malheureuse et déçue qu'ils ne puissent nous aimer tous les deux en même temps.Il y avait aussi beaucoup de comparaisons qui n'étaient jamais à mon avantage naturellement.

Peut- être que je n'avais pas raison de penser cela mais moi, c'est comme cela que je vivais ça. Quand on est adolescent nous sommes en période de transformation et certains sont plus affectés que d'autres.

J'étais en plein dans cette période. Je manquais d'affection, j'étais émotive, sentimentale. J'avais toujours été le nombril du monde et soudain, sans avertissement, du jour au lendemain, je me sentais pratiquement mise au rancart.

J'avais toujours cherché à faire plaisir à mes parents et pour moi, ils me laissaient tomber. Je vivais cela comme du rejet et comme je vous l'ai dit, j'étais très malheureuse.

Probablement que ce n'était pas aussi dramatique et que j'amplifiais les choses, car même s'ils n'étaient pas très affectueux, ils n'auraient pas souhaité que je sois aussi malheureuse.

Comme j'avais un problème d'ordre affectif, je me suis repliée sur moi-même. Je passais la majorité du temps dans ma chambre lorsque j'étais à la maison. Je pleurais beaucoup en silence. Plus je me refermais, plus je broyais du noir et plus je m'apitoyais sur mon sort et plus j'étais mal dans ma peau.

Pouvais-tu te confier à un travailleur social ou à un psychologue à l'école?

Non, rien de tel n'existait pour nous, cela m'aurait certainement aidée d'avoir des conseils d'experts mais…il n'y avait aucune aide possible de ce coté.

Vous, vous avez l'opportunité de parler de vos préoccupations, profitez-en. Ne soyez pas gênés de consulter, ne restez pas avec des interrogations qui vous font du mal. Juste le fait de parler des choses qui vous préoccupent avec quelqu'un de compétent, qui va vous écouter et probablement vous faire voir un autre point de vue, va vous aider à vous en sortir plus facilement.

Quand on a un problème, plus on le retourne dans notre tête, plus il devient gros et nous empêche de voir les solutions. C'est comme faire rouler une balle de neige dans une neige mouillée. Plus on la tourne plus elle devient énorme et bientôt, elle nous dépasse. Il y a un dicton qui dit " Tout ce que tu partages devient moins lourd ", physiquement et moralement aussi, c'est vrai.

Je crois que j'ai été chanceuse d'avoir de bons amis, Jean et son copain, ils ont été tous les deux très respectueux de ma souffrance qu'ils ne connaissaient pas parfaitement mais qu'ils imaginaient. Ils n'ont jamais profité de la situation en aucun sens.

Il y avait aussi la dame qui était notre voisine à notre arrivée aux Pins Rouges. Elle avait déménagé dans notre ancien loyer. Elle avait été élevée à la ville et était plus ouverte que la majorité des femmes du temps. Elle me faisait penser à ma tante Alma.

Elle désapprouvait la façon d'agir de mes parents à plusieurs égarts. Elle les trouvait injustes envers moi. Elle a été ma confidente et malgré la différence d'âge, ma plus grande amie . Sans son support, je ne sais pas où je serais aujourd'hui car j'ai souvent pensé au suicide comme seule porte de sortie.

Il y avait aussi ma tante Irène qui m' a beaucoup aidée, elle me comprenais mais elle demeurait maintenant à Montréal et je n'avais pas la chance de la voir souvent.

Tu étais peut être jalouse?

Mes parents me le disaient à la moindre occasion mais je ne penserais pas car si cela avait été le cas, il me semble je n'aurais pas eu autant soin de mon petit frère que j'aimais beaucoup et que je gardais souvent aussi. Il me semble que je lui en aurais voulu et pourtant, jamais je n'ai eu ce sentiment pour mon petit frère. Je me sentais plutôt rejetée et ça j'avoue que ça me donnait pas mal de difficultés.


Une question qui n'a peut- être rien à voir…Est- ce que tu faisais du sport?

Malheureusement, il n'y avait pas de gymnase ou d'endroits déterminés pour occuper nos loisirs. La majorité du temps, les adolescents délaissaient l'école assez tôt et cela n'apparaissait pas comme nécessaire de faire du sport.

Les seules activités ont été, durant l'hiver, le patinage et l'été, le tennis. La municipalité avait enfin aidé les jeunes à acheter des matériaux afin de faire une patinoire en face de l'école, ainsi que des courts de tennis pour l'été.

Tous les travaux étaient exécutés par des jeunes de bonne volonté.

Naturellement mes deux amis faisaient leur très grande part. Pour que la glace soit belle, ceux qui aidaient, devaient passer une partie de la nuit à arroser la patinoire. Il y avait une petite cabane avec un petit poêle comme nous en retrouvions dans les chantiers, pour nous permettre de mettre et d'enlever nos patins et nous réchauffer un peu.

Habituellement, des choses qui sont faites bénévolement, nécessitent beaucoup de motivation de la part de chacun et souvent il n'y a pas grand monde qui se donne la peine d'aider. Très souvent, seule une petite poignée d'individus, par leur engagement, soutient le mouvement pour bien souvent être critiqués par ceux qui ne font rien.

Vers 18 heures 30, les lumières étaient allumées et on faisait jouer des valses de Strauss. Cela permettait aux couples de se "coller " un peu et de patiner au son de la musique.

Comme je devais être entrée à la maison à dix-neuf heures sauf exception, je n'avais pas grand temps d'en profiter.

Les garçons avaient alors formé des clubs de hockey et nous assistions, les après- midi de fin de semaine, debout près de la bande, dehors dans le froid, les pieds gelés comme des glaçons, aux parties de ces garçons. Et ce, même à des froids de 25 ou 30 degrés sous zéro.

Nous encouragions de nos cris et de nos commentaires les bons coups des participants. C'était difficile d'être partisans pour un côté plus que l'autre, nous avions toujours des amis dans chaque camp. Certains en profitaient d'ailleurs pour régler quelques petits différents.

Avez- vous remarqué comme nous sommes tenaces quand des événements ou des personnes nous intéressent ? Il n'y avait pas de froid ni de conditions ou de circonstances difficiles, pour nous empêcher d'assister ou de collaborer.

L'été, il y avait les parties de tennis. Tous les jeunes se ramassaient là soit pour jouer ou regarder. C'était aussi l'endroit pour se donner rendez-vous. Le maximum de joueurs était de 8 car il y avait deux courts. Ainsi, il y avait presque toujours des remplaçants : çà mettait du piquant. Bientôt, nous étions pratiquement tous des experts et on jouait dur.

Comme ces deux activités se tenaient au dehors, nous étions toujours limités par les tempêtes, le mauvais temps et la pluie. Les saisons où nous pouvions profiter de nos sports étaient courtes, trop courtes.

Je crois que celui qui a la chance de faire du sport peut apprendre beaucoup sur le comportement humain. En plus de l'aider physiquement à se développer, le sport aide à former le caractère.

Un sport d'équipe demande du doigté, du civisme et une maîtrise de ses comportements. Il apprend aussi à gagner aussi bien qu'à perdre avec élégance. Il nous permet de dépasser certaines frustrations face à l'échec.

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A ce stade de mes récits que j'envoyais régulièrement à mes petits amis français, nous étions rendus à la mie mars.
Ils m'entretenaient de plus en plus souvent des préparatifs qu'ils planifiaient pour les cérémonies du 10 ième anniversaire de leur collège qui devait se dérouler en juin.

J'étais toujours aussi occupée avec la nombreuse correspondance qui entrait régulièrement. Je les consultais en leur demandant si mes récits les intéressaient toujours, car j'estimais que peut être ils en avaient assez mais là, ils me disaient toujours de continuer. Je pris donc la décision de continuer jusqu'à mon mariage et ça semblait leur plaire que je me rende jusque là.

Mais de plus en plus , une idée germait dans ma tête et faisait son petit bonhomme de chemin !
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Allais-tu quelques fois en vacances à Normandin ?

Oui , tous les ans nous allions nous y promener avec plaisir voir la famille de ma mère. Nous allions un peu moins à Maisonnette, ma grand-mère était décédée et le voyage n'avait plus le même attrait.


Ici , nous avions fait le voyage pour aller présenter mon petit

frère. Sur cette photo prise en 1949, il y a jusqu'à cinq générations.

Stan à coté de Louis Marie tous deux assis sur le bras de la galerie.

Stan est devant mon père près de la colonne et ma mère à coté de lui.

Mon grand-père en avant, moi un peu en arrière à coté de ma

grand-mère. Plusieurs frères , soeurs, et parenté de ma mère

complètent le tableau.

 

 

Que faisais-tu lorsque tu allais à Normandin, on sent que tu vas nous dévoiler des choses?

Ah oui, vous avez raison. Je ne vous ai pas encore parlé de ma cousine Annette, du Rang Nord, à quelques kilomètres de Normandin,

Elle était plus âgée que moi de six ou sept ans, elle était la seule fille de la famille, elle avait plusieurs frères un peu plus âgés qu'elle. Elle n'avait aucune malice et était toujours d'accord, elle a été une personne marquante dans ma jeunesse et je lui en suis reconnaissante.


C'était une famille de cultivateur. Sa mère était la sœur de ma mère et sa marraine. Elle devait avoir vingt ans de plus que ma mère et était souvent malade.

A cinquante ans, elle avait l'air d'une vieille femme, elle était très douce et ne parlait pas fort, elle avait un coeur d'or et je l'aimais beaucoup.

Pourquoi aimais-tu cet endroit ? Qu'est ce qui se passait ?

J'aimais cela car Annette était encore célibataire. J'avais entre quatorze et dix-sept ans et comme la parenté était grande, mes parents me perdaient un petit peu de vue et j'en profitais au maximum. J'étais en vacances pour quelques jours et j'essayais de passer le plus de temps chez ma cousine.

Elle était au courant de toutes les soirées des alentours. Sur sept soirs nous pouvions sortir quatre soirs. Nous nous levions très tard et personne ne nous faisait de reproche. Quel changement, c'était des vacances! Quand les soirées étaient tranquilles, j'en profitais pour aller voir les autres parents.

Moi qui aimais danser et qui n'en avais jamais l'occasion, je m'en donnais à cœur joie.

Avant de partir pour la veillée qui ne commençait jamais avant 21 heures, ma cousine se maquillait beaucoup. Elle en mettait autant sur ma figure pour me vieillir un peu. J'avais l'air de passer pour l'halloween tant j'étais maquillée. J'avais du plaisir, je lâchais mon fou.

J'étais à peu près de sa grandeur et elle me prêtait des robes bien trop vieilles pour moi. J'avais l'impression de ne pas être réelle, tant cette façon de faire était différente de ma vie tranquille de tous les jours.

Il y avait une coutume au Lac- St- Jean : lors de la célébration des mariages, vu que les familles étaient très grandes et qu'il y en avait beaucoup, seuls les parents proches étaient invités pour le repas, mais le soir ,c'était la fête pour tous ceux qui voulaient s'y rendre.

Les gens payaient leurs consommations et les salles immenses étaient toujours bondées. Une liqueur coûtait moins cher que la taxe d'aujourd'hui. Pour quelques sous, nous pouvions nous désaltérer. Une consommation de bière ou d'alcool pouvait coûter 40 ou 50 sous. Moi je ne dépensais pas beaucoup car je ne prenais jamais d'alcool.

Il y avait toujours un orchestre du tonnerre. Les musiciens étaient des gens de la place . Ils avaient apprise à jouer à l'oreille , pour la majorité, sans jamais avoir pris de cours. Ils avaient commencé jeune à écouter et regarder les grands et, à force de pratiquer, ils étaient devenus des pros au fils des ans.

On jouait du violon, de la guitare, de la musique à bouche et de l'accordéon, sans fausse note et sur des airs les plus entraînants les uns des autres.

Il faut avoir entendu les " réels ", pièces de musique du Lac- St- Jean pour savoir de quoi je parle, c'est tellement entraînant que même si on n'a jamais dansé, hé bien on se laisse entraîner.

Les danses du temps étaient plutôt des danses carrées, et des Pôl Jones.

Une danse carrée est dirigée par un meneur qu'on appelait un ''caller''. Ce sont plusieur couples par groupes de huit qui se font aller en ''swingant la bacaisse'' dans le fond de la boite à bois....rire.

Je suis pas mal certaine, que vous petits français, ne comprenez pas un traitre mot de ce que je vous explique...rire...mais sachez qu'ils n'y a rien de mieux pour oublier nos soucis et se réchauffer.

Un Pol Jones, c'est une danse qui permet d'avoir beaucoup de danseurs en même temps, qu'on soit accompagné ou non on se présente sur le plancher de danse.

Les hommes font un cercle en tournant d'un côté de la salle et les femmes dans le milieu vont dans l'autre sens au son d'une musique entraînante. Tout à coup, le rythme change et c'est alors un slow. La personne qui se présente devant toi est celle avec qui tu danseras cette valse, et ainsi de suite.

Je trouvais par contre que les hommes surtout, buvaient beaucoup. Les caisses de bière se retrouvaient sous les bancs et la majorité, même les jeunes, buvaient. Quand je voyais qu'il y en avait qui semblaient être trop réchauffés, je demandais à ma cousine de nous faire reconduire à la maison. Comme il y avait toujours une couple de ses frères qui étaient présents, nous ne courrions aucun risque.

Depuis mon tout jeune âge je n'avais que très peu de tolérance envers les gens qui se déplaçaient à cause de la boisson. Au contact de ceux-ci toute ma bonne humeur disparaissait.

Il me semble, qu'à cette époque il y avait moins de danger qu'aujourd'hui et nous étions pas mal en sécurité partout. Nous pouvions passer des soirées avec des étrangers sans être importunés. Il y avait plus de respect de la personne.

Nous avions à peu près tous la même éducation avec des principes assez stricts et la crainte du péché en modérait plus d'un.

Le fait qu'il n'y ait pas de drogue éliminait aussi beaucoup de comportements agressifs j'imagine.

Je n'ai jamais entendu parler qu'une jeune fille se soit fait agressée ou violentée. L'agresseur aurait vite été pris à parti j'imagine. Aujourd'hui personne n'ose se porter à la défense de personne. Il a trop peur d'être agressé à son tour.

Bien sûr, je ne connais pas tout, j'étais bien innocente des dangers qui pouvaient survenir, j'avais confiance.

Il me semble, qu'en général, il y avait beaucoup moins de violence qu'aujourd'hui chez les adolescents et les jeunes adultes. Que ce soit dans les rues, dans les lieux publics ou dans les écoles, nous ne connaissions pas le genre d'intimidation que nous retrouvons malheureusement de nos jours. Le respect de l'autorité faisait aussi partie de notre mentalité.

Est-ce que tes parents savaient que tu allais danser ?

Quand ils l'apprenaient, c'était trop tard. Les vacances finissaient et j'étais revenue avec tous mes morceaux et je ne regrettais rien.


Ils me faisaient bien sûr des remontrances et me disaient que ça ne se reproduirait plus. Je ne disais rien, je m'étais bien amusée et j'espérais que l'année suivante, ils ne s'en souviendraient plus.

Je me rappelle aujourd'hui toutes ces expériences que j'ai faite au contacte de ma parenté. On ne réalise pas toujours la chance qu'on a d'avoir une famille nombreuse et comment tout ce que cela apporte comme enseignements.

J'avais aussi d'autres oncles , tantes , cousins et cousines dont je n'ai pas parlé, ils étaient aussi très importants pour moi mais comme ils demeuraient à proximité, . On dirait qu'on prend comme acquis qu'ils sont là pour nous , qu'ils font parti de notre vie de tous les jours mais je leur dois aussi beaucoup pour la tendresse qu'ils m'ont apportée.

Ils y a un dicton qui dit; '' Si jeunesse savait et si vieillesse pouvait '' comme il y aurait des choses qui se vivraient différemment.

Il ne faut cependant pas regretter ce qui a été fait car c'est l'expérience de la vie qui se fait tout doucement et c'est la somme de toutes nos expériences, bonnes ou moins bonnes qui fait de nous ce que nous sommes.

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Chez Will