Des hauts et des bas…
Comment as-tu vécu ton adolescence, Wilda ?
J’étais très sentimentale, j’avais un besoin immense d’être aimée. Quand on est jeune, habituellement, on prend assez mal les conflits amoureux. On pense que c’est la fin du monde pour une simple petite dispute. Si la vie ne nous apporte pas d’embuches, nos propres expériences ne nous serviront pas plus tard. Je pense qu’on est plus amoureux de l’amour que d’une personne, dans le fond, ce que nous voulons c’est juste être important pour quelqu’un.
Il arrive que nous fassions des erreurs de jugement, mais un jour, ça nous servira. Les rapports humains sont complexes et ça prend beaucoup de communication pour s’entendre. On appelle ça l’expérience, et celle des autres ne vaut rien pour nous.
Est-ce que tu continuais à aller à l’école ?
Oui, et tout allait très bien, j’avais de bonnes notes, je travaillais fort, car je voulais réussir. J’avais commencé à me poser de sérieuses questions sur mon comportement. Vous savez celui de me prendre pour une martyre et de m’apitoyer sur mon sort.
Je me disais que si je continuais comme cela, je serais malheureuse toute ma vie et je ne le voulais pas. Parfois, on ne peut pas changer les choses, mais on peut changer la façon de les voir ou de les vivre.
Que pouvais-tu faire ? Tu ne pouvais pas changer la situation chez toi.
Vous avez raison, mais je pouvais changer ma façon à moi de vivre ma vie, sur celle-ci j’avais du pouvoir. Vous savez la petite prière, le courage de changer ce que je peux.
J’avais déjà lu dans un livre que la meilleure façon de voir clair quand on a un problème, c’est de le mettre par écrit. On prend une page blanche qu’on sépare d’une ligne dans le milieu, d’un côté, on met les éléments positifs et de l’autre côté les éléments négatifs.
Ce retour sur soi peut prendre plusieurs jours avant d’en arriver à une étude réelle et franche de la situation. Ce petit exercice peut nous servir toute notre vie.
D’un côté, j’avais écrit les choses que je voulais voir changer et sur lesquelles j’avais du pouvoir. De l’autre côté, j’avais listé les choses que je devrais faire pour réaliser mes objectifs.
Je voulais être plus indépendante financièrement, plus heureuse et plus épanouie. Je voulais voir tout ce que j’avais et non ce qui me manquait. J’avais déjà lu une phrase qui m’avait laissée songeuse, « si tu remerciais ton Dieu pour tout ce que tu as, il ne te resterait plus de temps pour te plaindre. »
En y repensant bien, c’est vrai que j’avais eu beaucoup de chance et j’en ai encore. Je ne me souviens pas de tout ce que j’avais énuméré, mais je me souviens que j’avais trouvé deux pages pleines. En fait, il y avait bien plus du côté positif que négatif.
Pour réaliser mes objectifs, je fis de même. Je voulais être indépendante, car je savais que je devais me prendre en main si je ne voulais pas devenir renfermée et frustrée comme j’en voyais tant. Je savais que je ne devais compter sur personne d’autre que moi.
À l’âge de quatorze ans je cherchais un moyen d’occuper mon temps de façon positive et je voulais gagner un peu d’argent car je voulais m’acheter une bicyclette et être plus autonome.
Disons que les temps étaient différents d’aujourd’hui et les moyens aussi. J’avais déjà rencontré des commis voyageurs. Ils allaient de porte en porte pour offrir leurs produits surtout dans les régions rurales.
Il y avait toujours trois ou quatre vendeurs différents dans l’année qui passaient ainsi de maison en maison pour offrir toutes sortes de produits. Ils étaient bien reçus dans les foyers la plupart du temps.
Les gens de la campagne sont habituellement très accueillants. De plus, les vendeurs semblaient aussi vendre, même si je ne trouvais pas qu’ils étaient de si bons vendeurs. Il était parfois difficile de se procurer certains produits et il fallait aller à la ville la plus proche pour magasiner; naturellement ce n’était pas à la portée de tout le monde. En un sens ça rendait service aux paroissiens d’avoir quelqu’un qui leur offre différents produits de beauté, de nettoyage, de brosses, de petites douceurs. etc.
Je décidai donc de m’informer des possibilités qui s’offraient à moi. Je me suis procuré un vieux bottin de la ville de Montréal et j’ai commencé à chercher les compagnies qui vendaient par catalogue. J’ai écrit à celles qui me semblaient sérieuses et qui correspondaient aux produits que j’étais prête à offrir.
J’ai choisi trois compagnies: « La lingerie du Jour », « Paula », une compagnie de cosmétiques, et une compagnie de bijoux. Je me disais que le plus difficile, c’était de me rendre chez les gens. Il me semblait aussi que ce n’était pas plus difficile d’offrir plusieurs produits qu’un seul.
Ce travail ne demandait aucun investissement. Tout était dans le catalogue. Lorsque je prenais une commande, je demandais un acompte afin de faire venir le produit. Et quand j’allais livrer, je recevais la balance impayée et une commission sur mes ventes, c’était ma paye. Je ne sais pas où je me suis procuré une voiturette d’enfant pour apporter les gros catalogues et livrer les produits. Probablement que je prenais celle de mon petit frère.
Bientôt, j’ai reçu des réponses satisfaisantes. Naturellement, je n’avais parlé de mon projet à personne, et je ne disais pas non plus à mes futurs employeurs que je n’avais pas encore quatorze ans.
Que disaient les gens de te voir arriver chez eux ?
C’était, je dois avouer, ma principale interrogation. J’étais une enfant et j’en avais vraiment l’air. Il y en a, qui, à quatorze ans, sont déjà grandes et bien prises. Moi en revanche, ce n’était pas cela qui me distinguait le plus. Je ne me suis jamais rendue plus haut que 4 pieds et 10 pouces et demi. Alors, cela dit tout.
J’avais confiance. Je savais que les gens m’accueilleraient, ne serait-ce que par curiosité. J’étais travaillante, honnête, bonne vendeuse et je connaissais mon produit sur le bout des doigts pour l’avoir étudié pendant des heures avant de prendre la route après les heures de classe et le samedi.
Qu’est-ce que tes parents ont dit de ton projet ?
Quand mon père a appris la chose, il n’était pas très fier. Il m’a dit que j’étais trop ambitieuse, que ça n’avait pas de sens et qu’il ne se tenait responsable de rien si cela ne marchait pas. Pour lui, je crois que c’était comme une humiliation, car c’est comme si je disais qu’il ne pouvait subsister à mes besoins, pourtant ce n’était pas le cas. Je ne manquais de rien mais j’étais privée du principal. Il était certain que tout se passerait mal et qu’après quelques jours je laisserais tomber.
Il me connaissait bien mal. Il venait juste de me donner une bonne raison de réussir. De toute façon j’étais toujours trop ci, et pas assez cela, alors… Il y a aussi la mentalité du temps que les femmes ne devaient pas travailler à l’extérieur mais rester bien sagement à la maison, élever des enfants et être toujours là pour son homme.
Est-ce que cela a bien fonctionné pour ton commerce ?
Oui, les gens se sont aperçus que malgré mon jeune âge, j’étais responsable et que je n’avais qu’une parole, qu’ils avaient toujours ce qu’ils commandaient et selon les conditions expliquées. Je ne forçais jamais la vente et je n’étais pas pressée.
Toutes mes fins de semaine étaient maintenant consacrées à mon commerce, je sortais de ma torpeur et je me sentais plus épanouie.
Avais-tu d’autres passe-temps ?
Bien, je continuais de garder mon frère et aider ma mère, j’aimais aussi la lecture. Je crois que j’avais dévoré tous les livres de la bibliothèque de l’école, mais ce n’était pas tout à fait mon genre.
Qu’est-ce que tu veux dire ?
Bien, ce que j’appréciais, c’était de lire des romans d’amour et des volumes qui parlaient de la connaissance de soi ou de motivation. Je pouvais me procurer quelques volumes sur la psychologie, mais pas les autres. Malheureusement c’était les autres que je préférais.
Mon amie, Madame Chagnon, vous savez celle qui avait pris notre loyer, avait une bibliothèque assez garnie. Elle avait toujours un bon livre pour moi.
Si vous saviez le nombre de nuits blanches que j’ai passées à lire, cachée sous mes couvertures, m’éclairant avec une lumière de poche. Il faisait très chaud, mais c’était la seule manière de lire en paix. Dans ma porte de chambre, il y avait une vitre et la clarté m’aurait trahie.
Cette femme a été très bonne pour moi, c’était ma confidente et elle m’a toujours donné de bons conseils. De plus, elle ne voyait pas le mal partout.
Elle avait trois filles un peu plus jeunes que moi. Elle les élevait bien sans se laisser guider par la peur. Même si elle avait un mari qui n’était pas souvent à la maison, elle avait toujours un beau sourire et m’accueillait toujours avec affection.
Je me rends compte encore plus aujourd’hui en faisant pour vous tous ces examens de conscience, comment les petits gestes d’affection, d’amitié et d’amour qu’on porte à quelqu’un, sont importants pour celui qui les reçoit. Cela fait partie de son héritage et lui servira toute sa vie.
As-tu fait toutes tes études à St Alexis ?
À ma quinzième année, mes parents ont décidé de m’envoyer pensionnaire. Ils trouvaient que j’aimais pas mal les petits gars et pensaient que ça me remettrait les idées en place. Ça ne me faisait rien, comme vous le savez, j’avais déjà expérimenté l’internat et je l’avais aimé, j’étais même contente de m’éloigner un peu du foyer. Mais je voulais choisir mon collège. J’aurais bien aimé aller dans un collège à Trois-Rivières, je me souviens plus du nom, mais j’avais l’impression que j’y aurais appris des choses qui m’auraient été utiles dans la vie, un genre d’école ménagère.
J’ai eu la mauvaise idée de mentionner qu’il y avait un endroit que j’avais déjà visité avec une dame, le Collège Marie-de-l ’Incarnation à Trois-Rivières. Et ce collège ne me plaisait pas du tout, je ne voulais absolument pas y aller. J’avais une fois accompagné une fille qui allait voir une amie et ça m’avait donné froid dans le dos, je ne m’y sentais pas bien du tout.
C’était un pensionnat, dirigé par les Sœurs Ursulines cloîtrées. Il ressemblait beaucoup plus à une prison qu’à un couvent pour jeunes filles.
Autour du terrain, il y avait une grande muraille en bois et en haut, des fils barbelés. C’était lugubre. Vous devinez sans doute où ils ont fait mon inscription.
Durant ma dernière année scolaire à St-Alexis, comme ça se passait bien pour mes notes qui étaient assez hautes, on pouvait avoir la possibilité de faire notre 8e et 9e année en même temps. Ça demandait beaucoup de travail, mais comme je voulais réussir j’étais prête à mettre tous les efforts nécessaires.
La bonne religieuse qui m’enseignait voulait faire de moi une religieuse et voulait me sauver des griffes de l’enfer. Elle disait que j’avais la vocation. Pauvre elle, elle prenait ses désirs pour la réalité. Rires… Il y avait toujours des élèves qui venaient porter leurs paniers, expression qui veut dire rapporter des faits qui habituellement ne sont pas favorables à une certaine personne, pouvant même lui causer des torts. Mon enseignante, ayant su que Jean venait parfois à la maison et que nous avions été vus ensemble, n’a pas cru bon d’envoyer mes résultats d’examens au ministère, pour me punir. Elle n’acceptait pas du tout que j’aie des amis garçons et me faisait perdre de cette façon une année de scolarité.
Ce qui a eu pour effet qu’alors que j’avais fait tous les travaux de la huitième et neuvième année et que j’avais réussi avec succès tous mes examens, je me retrouverais encore en neuvième en septembre suivant.
Quelles sortes de fréquentations aviez-vous dans ce temps-là ?
Nos fréquentations étaient bien innocentes et nos gestes d’affection bien plus amicaux qu’autre chose.
Si nous comparons la jeunesse de ce temps à celle d’aujourd’hui et la liberté dont vous disposez, nous agissions à quinze, seize ans comme ceux de huit et dix ans aujourd’hui.
Nous n’étions ni meilleurs ni plus mauvais, mais nous vivions à une époque où il n’y avait que très peu de tolérance.
Et en septembre, qu’est-il arrivé ?
J’ai pris le chemin de ce que je considérais comme une prison.
Pensionnaires, nous avions le droit d’aller une journée par mois dans nos familles, seulement si nous avions de bonnes notes et pas de retenue.
Nous n’avions pas le droit de recevoir ou d’envoyer du courrier à l’extérieur sans que cela passe par les mains des religieuses. Les règlements étaient très sévères. Ils ne me dérangeaient pas tellement, mais je trouvais difficile de ne pas sortir plus souvent et de ne pas avoir de nouvelles de mes amis. Oui, ça, je trouvais cela difficile.
À mon entrée, quand est venu le moment de me classer pour les cours, j’ai expliqué que mon professeur n’avait pas cru bon d’envoyer mes notes. Les religieuses ont eu la décence de me respecter et m’ont fait passer des examens que j’ai réussis avec distinction. Heureusement pour moi, au moins je ne perdais pas une année scolaire pour le simple fait que Jean était venu à la maison.
Comment ça s’est passé pour toi au couvent ? As-tu trouvé l’année longue ?
Le mois de septembre tirait à sa fin. À quelques reprises, j’avais perdu connaissance dans les marches des escaliers. Il faut dire qu’il y en avait beaucoup et je n’étais pas tellement habituée à ce régime. J’avais aussi de plus en plus mal à la gorge.
Une journée, j’étais brûlante de fièvre et je m’écrasai pratiquement dans les bras d’une religieuse. On m’a amenée à l’infirmerie. On se méfiait de moi. Mon père avait averti que j’étais une bonne actrice et avait dit de ne pas croire tout ce que je pourrais inventer.
Comme ma température ne baissait pas, on a fait venir le médecin qui m’a fait admettre à l’hôpital pour une intervention chirurgicale mineure. On devait m’enlever les végétations, car j’étais en train de m’empoisonner.
Je devais être opérée le lendemain et sortir le surlendemain. Cela ne s’est pas aussi bien passé que prévu. Dans la nuit après mon opération, j’ai fait une hémorragie assez grave. On a dû reprendre l’opération, je suis restée là plusieurs jours, huit ou dix jours, je ne m’en souviens pas exactement, mais, plus d’une semaine.
J’ai d’ailleurs passé deux jours dans la même chambre que Margot, la sœur de Jean. Elle devait décéder quelques jours plus tard d’une maladie de cœur. Elle était dans la vingtaine.
Margot était une personne qui ressemblait à l’image que je me faisais d’une sainte. Elle était délicate en tout, dans sa façon de parler, de vivre et de penser.
Pour elle, tuer ne serait- ce qu’une mouche était mal. Je crois qu’elle est bien où elle est, car elle aurait été trop malheureuse de connaître la méchanceté et la violence.
Elle était très croyante et est partie en toute sérénité vers le Dieu qu’elle chérissait.
Tu n’es pas retournée chez toi pour ta convalescence ?
Non, on jugeait sans doute que les jours passés à l’hôpital étaient une convalescence assez longue.
Bien entendu, j’ai trouvé difficile de reprendre le collier et je me sentais très fatiguée et très faible.
Cependant, je commençais à aimer ce genre de vie de couvent que je connaissais déjà. Tout y est ordonné et tout le monde fait ce qu’il a à faire. Je crois que quand on a un objectif et que l’on sait pourquoi on fait telle ou telle chose, c’est plus facile.
Les quelques semaines qui ont suivi m’ont vue très souvent à l’infirmerie, j’avais encore perdu connaissance et j’avais des palpitations.
Les religieuses ont fait venir mes parents. Ils n’étaient pas très contents, car ils étaient convaincus que je faisais semblant d’être malade pour revenir à la maison. Enfin, c’était leur opinion et je n’y pouvais rien.
Le médecin qui était venu m’examiner avait indiqué que je devais voir un cardiologue. Il avait même pris un rendez-vous. Aussi nous nous sommes dirigés ensemble chez le spécialiste, chacun gardant ses réflexions pour soi.
J’étais bien avertie que s’il ne me trouvait rien de grave je retournais de ce pas au couvent, c’était parfait pour moi.
Eh bien ! Est-ce que le cardiologue a trouvé quelque chose ?
Il m’a fait passer des examens plus poussés et a déclaré que je devais être au repos complet sans escalier ou émotion fortes pendant plusieurs mois. Je devrais être suivie par lui pendant quelque temps.
Mes parents n’ont rien dit et étaient silencieux tout le long du retour. Je n’étais pas très contente, car vraiment je me sentais bien au couvent après y avoir passé quelques semaines.
Pour moi, c’était une très mauvaise nouvelle. Je ne me voyais pas du tout confinée à la maison, toujours suivie à la trace. Je perdais mon année scolaire, et le cœur brisé par bien des déceptions.
L’entrée dans ce couvent que je n’aimais pas, mon opération et pas assez de temps pour récupérer avaient accentué ma faiblesse, et désormais j’en payais le prix. J’étais très malheureuse. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours ressentie un manque que je ne comprends pas, est-ce le fait que, comme me disait ma mère, j’avais pleuré les six premiers mois de ma vie, je ne sais pas mais encore aujourd’hui je n’ai jamais réussi à combler ce vide qui m’habite.
J’étais à l’aube de ma seizième année et je me trouvais devant un mur, arrêtée dans mon élan vers l’autonomie que je voulais tant acquérir. Je voulais tant me préparer un bel avenir et poursuivre mes études… mais…
Qu’es-tu devenue ?
Je peux dire en toute honnêteté que ça a été plus facile que je ne le prévoyais. Mes parents se sentaient, je crois, un peu responsables de ce qui m’arrivait, mais il était trop tard. Ils avaient sans doute fait pour le mieux dans les circonstances.
Mon retour à la maison s’est fait en douceur, j’ai repris ma chambre, mais je n’étais pas très fière de revenir dans de telles conditions.
À cette époque, les jeunes adultes n’avaient pas tellement d’avenues devant eux, surtout pour les filles des petits villages. Peut-être qu’à la ville, c’était différent.
Une fille de la ville avait peut-être la possibilité de suivre des cours, d’apprendre un métier intéressant, mais à la campagne, rien de cela n’était à notre portée il faillait s’en aller à la ville. La mentalité du temps était que les filles restent à la maison, se marient et élèvent des enfants. Il ne fallait pas qu’elles prennent trop de place.
Moi, j’étais parmi les privilégiées. Mes parents auraient été fiers si j’avais pu faire de belles études. Je suis certaine qu’ils m’auraient encouragée à continuer.
J’ai su plus tard que c’est sur les conseils de parents qui leur avaient vanté la formation que donnaient les Sœurs Ursulines, qu’ils avaient tant insisté pour que j’aille à ce couvent. Ils ont agi pour mon bien, ils se sont trompés, je ne peux leur en vouloir.
Cela aussi, faisant partie de la mentalité du temps. L’autorité parentale devait être respectée sans discussion. Dans la majorité des familles, l’enfant n’était pas consulté sur son choix de carrière même s’il était assez vieux pour savoir ce qu’il souhaitait vraiment faire de sa vie.
Combien de jeunes garçons et de jeunes filles se sont dirigés vers le sacerdoce ou la vie religieuse sans en avoir la vocation, uniquement pour satisfaire un désir des parents ou pour honorer une promesse faite sur le lit de mort d’un proche.
Naturellement, ces personnes n’étaient pas heureuses dans cette voie qui n’était pas celle qu’elles auraient choisie si elles en avaient eu la possibilité.
Voilà qui expliquerait, en grande partie, les écarts de conduite de certains et l’agressivité qu’on pouvait voir chez des religieux ou religieuses qui n’étaient pas à leur place. Beaucoup d’ailleurs ont quitté les ordres quelques années plus tard.
Même s’ils n’étaient pas heureux certains sont restés, d’autres plus courageux, sont sortis. Bien entendu, certains ont continué dans cette voie qui était somme toute la leur. Ceux-là avaient vraiment la vocation.
Il y avait donc beaucoup de religieux dans ton temps ?
Oui, beaucoup, et comme je l’ai déjà mentionné, c’était très prestigieux d’avoir un religieux dans sa famille. Dans la famille de Jean, il y en avait deux et les deux autres vivaient comme tels.
Que restait-il pour les autres ?
Pour les femmes, il y avait le mariage ou le célibat. Très peu pouvaient accéder à un poste de prestige ou à une profession libérale. Pour celles qui avaient eu la chance d’avoir des parents ouverts et à l’aise financièrement, il y avait bien sûr les secteurs où on retrouve les femmes en grande majorité: professeurs et infirmières.
La majorité se mariait, souvent assez jeune, et faisaient comme leur mère, elles demeuraient à la maison et avaient beaucoup d’enfants.
Comme je l’ai déjà dit, il n’était pas question d’aller vivre avec notre petit copain ou même vivre en colocation comme maintenant.
Que faisaient les célibataires? Et pourquoi le demeuraient-elles ?
Il y en avait pour qui c’était vraiment le célibat qui les attirait. Ce qu’elles voyaient du mariage ne les tentait pas du tout. Certaines se faisaient instruire le plus possible afin de gagner leur vie et vivaient sans histoire. D’autres ayant très peu d’instruction se dévouait corps et âme pour soutenir leur famille ou pour demeurer avec un parent malade, et s’oubliaient complètement pour aider ici et là.
Il y en avait quelques-unes qui, après un certain âge, se résignaient à demeurer seules parce qu’elles n’avaient tout simplement pas trouvé de prétendant à leur goût, on les appelait les vieilles filles et ça faisait peur à plusieurs qui étaient prêtes à toutes les concessions pour ne pas avoir ce sobriquet.
D’autres encore, après des années de dévouement auprès de leur famille, décidaient de demeurer avec leurs parents jusqu’à la fin de leur vie.
Et les jeunes hommes eux, avaient-ils plus de chances ?
Pour eux, c’était un peu différent, mais pas beaucoup plus facile.
Ceux qui avaient la chance de se faire instruire pouvaient devenir des professionnels, même si ce n’était pas toujours dans le métier qu’ils auraient aimé exercer.
Souvent, le père choisissait. Si celui-ci était médecin, il y avait de grandes possibilités que le fils fasse de même. Nous pourrions dire la même chose des notaires ou avocats.
Ceux dont les parents avaient un commerce ou une profession travaillaient habituellement avec leurs parents. Je pense ici aux cultivateurs, magasiniers ou quincailliers, entre autres. Ils n’étaient pas non plus payés à leur juste valeur.
Même si leur désir avait été de devenir comédien, artiste ou une autre profession moins prestigieuse, les garçons n’avaient pas grande chance d’y accéder sans se faire couper les vivres et souvent renier.
Est-ce que les garçons se mariaient aussi jeunes que les filles ?
À mon avis, oui. Dans les campagnes, habituellement les maisons étaient assez grandes et souvent lorsque les garçons se mariaient, surtout ceux qui continuaient de travailler avec leurs parents, ils amenaient leur femme demeurer avec leurs parents. Ils vivaient parfois à trois ou quatre générations dans la même maison, ceci se voyait surtout chez les cultivateurs. Moi, je crois que je n’aurais jamais pu vivre ainsi. Ça ne devait pas être facile pour les gens, jeunes ou vieux.
Quand vous vous fréquentiez, quelles sorties faisiez-vous ? Aviez- vous souvent des soirées organisées ?
Nous n’avions pas beaucoup de sorties où nous pouvions être à l’aise, danser et avoir du plaisir entre copains. Je vous assure que c’était bien différent d’aujourd’hui. Depuis quelques années, il y avait un autre garçon que j’aimais beaucoup, mais Jean était toujours présent et veillait au grain, comme on dit.
C’était difficile de me faire de nouveaux amis. Il y a aussi le fait que vue notre différence d’âge, mon frère et moi, nous étions comme des enfants uniques ce qui est bien différent comme dynamique qu’une famille nombreuse car les frères et sœurs sont là les uns pour les autres.
Je peux dire que je n’ai pas vécu ma jeunesse; moments si importants où on découvre l’autre et ou on apprend à vivre en société, je trouve que c’est une étape de transition vers la vie d’adulte.
Au Lac St Jean il me semble que les jeunes adultes ont plus de loisirs, il y a souvent des soirées de dance et ça swing pas mal. La musique est omni présente et plusieurs membres d’une même famille peuvent jouer d’un instrument que ce soit du violon, piano, de l’harmonica et la musique à bouche. Il y a toujours un choleur pour diriger les danses carrées, d’autres qui tapent du pied et jouent de la cuillère. On peut dire que ce sont des bons vivants. À St-Alexis je n’ai pas eu connaissance que de telles soirées existaient.
À 16 ans Jean avait son certificat d’opérateur de cinéma et il était responsable de présenter les vues les dimanches, mardis, jeudis et samedis, c’est donc dire qu’il n’était pas très disponible pour me courtiser, il gagnait un gros $ 20 par semaine pour 25 à 30 heures de travail. Mes parents étaient très stricts et je ne sortais pas le soir après 7 heures. Saufs quelques exceptions ou la permission d’aller au théâtre.
La cabine de projection se trouvait à l’étage et en principe personne n’allait là. Il y avait deux sièges à l’extérieur de la cabine et quand j’y allais, naturellement c’était ma place, c’était le seul endroit où nous pouvions avoir un peu d’intimité pour quelques minutes entre deux rouleaux de film.
J’étais allée me promener chez ma tante Irène à Montréal et je devais revenir le lundi mais j’ai eu la possibilité de revenir le dimanche soir naturellement Jean ne m’attendait pas du tout. Je me précipitai donc au théâtre et en haut je vis une de mes amies bien installée à ma place. Je m’assis près d’elle et elle me dit qu’elle avait eu une invitation ce dont je ne doutais pas du tout. Quand Jean est sorti de sa cabine et qu’il m’a vue il était très surpris de me voir et bien innocemment il a dit à Françoise, sur un ton de reproche; ‘ qu’est-ce que tu fais là, tu n’as pas le droit d’être ici. Malheureusement pour lui il devait revenir dans sa cabine pour change de rouleau. Je dis à Françoise, vient on s’en va et nous sommes parti tous les deux bras dessus bras dessous. Il ne faut pas courir deux lièvres à la fois.
Bien sûr nous ne nous empêchions pas d’avoir d’autres amis et c’est normal malgré qu’on préfère l’exclusivité mais moi aussi, quand j’en avais l’occasion, j’allais faire des tours de bicycle avec Jules que j’appréciais beaucoup. (Rire) et c’était avec le bicycle de Jean que je faisais mes promenades.
À St-Alexis, je ne suis jamais allée danser avec un ami, je ne suis même jamais allée dans une soirée de jeunes, une fête d’anniversaire ou quelque chose de semblable. Il me semble que les anniversaires n’étaient pas célébrés comme aujourd’hui, peut être que dans les grandes familles c’était différent.
Aller prendre un repas dans un restaurant dans le calme, où on peut prendre son temps et parler, non. Heureusement qu’il y avait le tennis et la patinoire.
Nous étions parfois tous invités chez des gens qui travaillaient avec mon père, durant le temps des fêtes, mais ce n’étaient pas des soirées uniquement pour les jeunes. Nous allions de temps à autre prendre une liqueur au petit restaurant du village ou des jeunes se réunissaient pour jaser. Nos fréquentations étaient en fait de la camaraderie comme les jeunes d’aujourd’hui ont vers 10 ou 11 ans.
De plus, cette habitude actuelle d’aller manger au restaurant n’était pas très fréquente. Avoir la chance d’échanger entre amis est souvent le prétexte qu’on prend pour communiquer avec quelqu’un, plus que pour se nourrir. Cependant, je crois que dans les villes cette habitude faisait de plus en plus d’adeptes. La mentalité était bien différente à mon époque surtout dans les compagnes. Nous, nous allions manger au restaurant quand c’était absolument nécessaire ou lorsque nous étions en voyage.
Comme vous voyez, vous qui vous attendiez à des détails croustillants sur mes relations avec les garçons, vous devez être déçus. Malgré les apparences, j’étais assez sage même si souvent on m’appelait la petite garçonnière, il est vrai que depuis mon enfance j’avais été entourée de garçons avec plaisir.
C’était difficile d’avoir une jeunesse harmonieuse devant autant de sévérité. Les gens étaient beaucoup plus perçus pour ce qu’ils semblaient être et non pour ce qu’ils étaient vraiment, pour ça je crois que les mentalités n’ont pas tellement changé.
Tu devais trouver le temps long, toi qui aimais l’école, que faisais-tu ?
En effet, c’était très long, mais comme j’étais assez faible, je dormais beaucoup surtout les premières semaines, mais ça ne remplissait pas une vie. J’ai donc refait encore une fois le petit exercice de la page blanche, car les données n’étaient plus les mêmes. Mon état de santé ne m’inquiétait pas beaucoup et je savais que je m’en sortirais. J’étais trop exigeante pour accepter un tel verdict.
J’ai repris graduellement mon petit commerce que j’avais dû abandonner quelques mois auparavant. Il me permettait de prendre l’air et de rencontrer des gens. Ces aspects me motivaient plus que de gagner de l’argent.
Je décidais aussi que je devais continuer de m’instruire en lisant le plus souvent possible mes livres de classe. Au moins si je pouvais reprendre mes études l’année suivante, je ne serais pas trop rouillée. Ma soif d’apprendre n’était pas partie et elle était assez forte pour me motiver.
Comme je n’avais jamais été beaucoup chez des amies et que je n’en avais jamais reçu à la maison, rien ne changeait. Je n’avais pas eu la chance d’expérimenter, comme vous, le loisir d’aller coucher chez des amies. Chez nous, ma mère avait souvent mal à la tête et ne tolérait pas le bruit.
Au cours du mois d’aout, un dimanche après-midi, la parenté de Jean nous avait invité à un pique-nique aux Pins Rouge avec ses cousins et cousine. C’était quelques milles avant d’arriver où j’avais vécue en arrivant de Normandin au Pins Rouge.
Malheureusement, c’est cette fois que nous avons appris le décès de la mère de Jean. Il était très attaché à sa mère et cela a été difficile pour lui.
Tu as d’autres détails à nous raconter ?
Au printemps, j’avais dix-sept ans et un des grands patrons de mon père, qui était anglophone, m’a proposé de venir tenir compagnie à son épouse. En retour, j’aurais un très petit salaire. On me demandait juste de rendre de légers services, ainsi j’aurais la chance d’apprendre à parler anglais.
Ce monsieur demeurait à Trois-Rivières, et comme ma santé s’améliorait, j’acceptai. J’avais toujours trouvé dommage que mon père ne m’ait pas appris cette deuxième langue. J’en avais déjà parlé. Il avait voulu le faire quand j’étais petite, mais cela ennuyait ma mère qui ne comprenait pas cette langue. Il avait laissé tomber. Quel dommage ! Une deuxième langue était un atout de plus que je voulais acquérir. Bien entendu, la langue française était et sera toujours ma langue, mais une nouvelle culture était toujours la bienvenue. J’ai suivi plusieurs cours par la suite, mais malheureusement, je ne suis pas très douée. Je peux comprendre un texte en anglais, mais je suis pas mal nulle en conversation. Je crois que si j’avais commencé plus jeune, et surtout si j’avais eu la chance de le parler, j’aurais éprouvé moins de difficultés.
Pour en revenir à mes futurs employeurs, je savais qu’ils avaient quatre jeunes adolescents. Je les connaissais pour les avoir rencontrés à quelques reprises. De plus mes parents prenaient cela comme un honneur qu’on m’offre une telle chance.
Monsieur et Madame étaient très gentils, mais le garçon de mon âge et ses trois sœurs, alors âgées de dix et de seize ans, étaient très impolis.
Ils me traitaient de haut comme ils traitaient probablement une servante. Ils n’avaient aucun respect pour moi. Ils laissaient tout traîner et je travaillais du matin jusqu’au soir pour presque rien. Les seuls mots d’anglais que j’y apprenais étaient des mots que j’aurais mieux fait de ne pas apprendre.
Très vite, j’étais devenue carrément la bonne à tout faire et j’en souffrais. Je n’étais pas snob, mais je me disais que ce n’était pas plus difficile d’aller à l’école que de faire ce que je faisais sans joie.
J’y suis restée près d’un mois. Comme je recommençais à être fatiguée et à avoir des palpitations, j’ai laissé tomber cette supposée formation en langue seconde.
Comment tes parents ont pris cela ?
Je ne me souviens pas parfaitement de ce qu’ils ont dit, mais ils étaient probablement un peu déçus. Ils auraient aimé que je sois plus persistante. Moi, je croyais que je l’avais été suffisamment. J’avais accepté ce traitement pendant un mois et cela m’avait beaucoup affectée.
Si on veut être respecté, il ne faut pas donner la chance à personne de nous prendre pour un tapis. Naturellement Jean était bien content que je revienne. Il s’était réellement ennuyé et trouvait difficile de m’imaginer loin de lui.
J’ai donc repris mon petit commerce que j’avais un peu négligé. Comme je revenais chez moi les fins de semaine, j’avais eu moins de temps à y consacrer. Si on veut réussir, il s’agit très souvent d’être persistant.
Souvent l`échec survient quand on abandonne trop vite, c’est le petit pas de plus qui fait toute la différence.
Est-ce que tu pensais au mariage ?
Naturellement j’y pensais, j’avais beaucoup d’interrogations à ce sujet car les exemples que j’avais autour de moi n’étaient pas très réjouissants. Je voyais des filles juste un peu plus vieilles que moi, mariées, avec déjà quelques enfants et dont le mari devait partir pendant des mois pour aller travailler dans les chantiers n’ayant pas d’emplois disponible près de sa famille. Je pensais que ce n’était pas tout à fait de cette manière que ces jeunes femmes envisageaient leur avenir.
Ce qui n’aidait pas, c’est que la mentalité du temps n’était pas réjouissante pour l’émancipation de la femme et son rôle dans la société et le mariage. Un manuel circulait, c’était comme la bible de la parfaite épouse et la majorité s’efforçait de suivre toutes ces recommandations.
Références : https://www.terrafemina.com/article/le-guide-de-la-parfaite-femme-au-foyer-dans-les-annees-50_a311198/1
Dans les années 50, le seul rôle qu’on voulait bien laisser à une femme, c’était celui de mère et de ménagère. Voilà ses seuls droits, voilà l’étendue de ses devoirs : faire plaisir à son mari en étant une bonne femme au foyer.
C’est ce que rappelle l’article publié en mai 1955 dans un magazine pour femmes. Le titre donne déjà le ton « Le guide pour être une bonne épouse ». S’ensuit une liste de conseils à suivre pour être la femme parfaite, tous plus sexistes et affligeants les uns que les autres.
Si cela nous paraît insensé aujourd’hui, c’est un parfait reflet de la situation des femmes il y a 60 ans et du carcan dans lequel on tentait de les enfermer. Les règles citées ici dépeignent un monde où la femme idéale est forcément une femme au foyer, qui passe sa journée à s’occuper des enfants, des tâches ménagères et des repas.
Le moment fort de sa journée est le moment où le chef de famille rentre du travail : elle peut avoir alors l’immense bonheur de le servir et de veiller à anticiper le moindre de ses désirs. En silence, de préférence, et en souriant gentiment.
Le texte de ce guide fini par cette phrase
« Ne remettez pas en question ses jugements ou ses actions. Souvenez-vous, c’est le maître de la maison et peut exercer sa volonté comme il le souhaite. Vous n’avez aucun droit de discuter cela. »
À relire quand on désespère de voir un jour la cause des femmes avancer, pour se rappeler qu’on revient de loin, tout de même. Les étapes du savoir-vivre de la femme au foyer est bien expliqué dans ce manuel, autre temps, autre mœurs. Aujourd’hui rien de cela ne passerait et c’est tant mieux.
Notre génération a eu à gagner bien des batailles comme mentionné ici dont je vous énumère les grands titres.
https://gazettedesfemmes.ca/13421/20-moments-marquants-de-lhistoire-du-feminisme/
- 1918 – Les Canadiennes obtiennent le droit de vote
- 1929 – L’affaire « personne » ce dernier reconnaît aux femmes le statut de personnes, leur permettant de bénéficier de nombreux droits civils au même titre que les hommes.
- Années 1930 – Les travailleuses se mobilisent pour leurs droits
- Années 1960 – Les filles accèdent aux études supérieures
- 1964 – La fin de la subordination légale des épouses
- 1965 – Le 25e anniversaire du droit de vote des femmes mène à la création de la FFQ
- 1967 – La Commission Bird et la première association de femmes autochtones
- 1969 – L’émergence du féminisme radical avec le FLF
- 1970-1980 – Le féminisme trouve ses voix dans les arts
- 1973 – La création du Conseil du statut de la femme
- 1975 – L’Année internationale de la femme
- 1978 – Les mères obtiennent un congé de maternité de 18 semaines
- 1983 : Les agressions sexuelles à l’intérieur du mariage sont reconnues comme un acte criminel.
- 1991 – L’avortement devient un droit protégé par la Charte après plus de 20 ans de lutte
Notre génération a eu à vivre toutes ces étapes pour être enfin reconnues comme une personne à part entière et il ne faut pas s’étonner que nous voulions nous battre pour garder ces acquis. Il y a encore beaucoup à faire mais le pire est derrière la génération d’aujourd’hui.
Les hommes ont aussi évolués et ne sont plus que des pourvoyeurs mais des parents qui partagent les responsabilités et l’éducation des enfants.
Note : Je n’ai pas envoyé ces informations à mes jeunes amis mais en complétant mon livre je me pose beaucoup de questions sur les étapes importantes que notre génération a eu à traverser au cours du siècle dernier.
Il est bon quelques fois de savoir d’où l’on vient, ça nous fait réaliser comment on est fait fort pour avoir traversé tous ces changements qui avaient une forte incidence sur notre façon de vivre.
On est loin du fanal, de la pompe à eau, de la lampe à l’huile et de la charrette.
J’ai ajouté ces références car les jeunes d’aujourd’hui ne sont pas toujours au courant du chemin parcouru par les retraités d’aujourd’hui et des efforts immenses qu’il a fallu faire pour leur ouvrir la voie.