Mercredi 9 juin.
Mes hôtes recevaient leurs invités ce soir-là pour dîner, comme on dit en France.
Ici, au Québec, ça serait le souper. Enfin, il y avait des préparatifs à faire, nous sortirions, Denis et moi, magasiner un couple d'heures dans l'après-midi.
Chacun de nous avait sa tâche respective. Pascal se chargeait du repas. Au menu : couscous aux légumes et saucisses, fromages et desserts naturellement accompagnés de bons vins.
Denis s'occupait de tous les achats et préparatifs de dernière minute
Dans l'avant-midi je préparai donc ma fameuse entrée, en espérant qu'elle aurait autant de succès ici qu'au Québec. La salade serai préparée à la dernière minute.
Comme prévu, après nous être reposés, nos tâches terminées, Denis m'a amené dans le vieux Roubaix où l'on trouve des entrepôts de différentes compagnies. C'est ouvert au public et les prix sont coupés. On y retrouve pratiquement tout ce qui peut être fabriqué. Ces entrepôts sont immenses et on peut facilement y passer plusieurs heures.
J'aime bien me promener dans ces lieux mais je fais vite le tour, Denis m'a suivi quelques minutes, il m'attendait dans les passages, il avait l'air de trouver le temps long même s'il ne voulait pas l'avouer. Je lui donnai donc rendez-vous dans une heure, à un point de rencontre facilement identifiable. Denis n'osait pas me laisser seule, je lui dit de ne pas s'en faire, que j'étais une grande fille, ha ! ha ! ha !
J'en profitai pour acheter quelques petits cadeaux pour mes hôtes Pour moi, une veste blanche , pour la conférence de presse du vendredi, au cas où ça serait toujours aussi frais.
Denis n'a pas vu le temps passer dans une librairie d'où il est sorti avec de petites merveilles de livres pour ses jeunes élèves. Il était toujours à la recherche de nouveauté pour ses prochains cours .
C'est en prenant un bon Cappuccino qu'il m'informa de ce qu'il voulait faire à la prochaine saison avec ses nouveaux élèves.
Je pensais que les jeunes qui avaient la chance d'avoir un professeur comme Denis étaient privilégiés car je doute, malheureusement, que les enseignants soient tous aussi attentionnés!
Revenus à la maison tous les trois, l'heure avant l'arrivée des invités a été assez fébrile mais empreinte de bonne humeur. Quand ils sont arrivés tout était sous contrôle !
J'avais hâte surtout de rencontrer Serge, mon correspondant des Laurentides, et son copain. On a beau ne pas juger, on se fait toujours une idée d'une personne.
Quand ça fait quelques fois qu'on communique, ça prend des couleurs. On se connaît un peu de l'intérieur en autant que les personnes soient sincères. On essaie d'imaginer le physique. On se demande si nous aurons des atomes crochus où si au contraire, nous serons déçus.
Je l'ai ''reconnu''. Il était tel que je l'avais imaginé et son copain aussi. Je fis aussi la connaissance d'un grand ami de mes hôtes qui est, par surcroît, leur médecin, Je pouvais enfin mettre un visage sur le compagnon et confident dont Denis m'avait parlé à quelques reprises. Un peu plus tard, un autre de leurs amis se joindrait au groupe.
Tous avaient entendu parlé de la correspondante du Québec qui travaillait sur le projet de Denis et des élèves d'Étienne Dolet . Ils semblaient se demander qui était ce phénomène dont ils entendaient parler depuis quelques mois. J'avais donc un autre examen à passer mais j 'étais partie tellement confiante que je n'étais pas du tout intimidée.
Le dernier invité arrivé, nous passâmes à table et tout naturellement je me suis assise au bout n'ayant pas de place attitrée. On porta un toast à mon honneur et après quelque temps, on me demanda comment je me sentais ainsi entourée d'hommes.
Je répondis que '' finalement nous n'étions pas si différents car moi aussi je préférais la présence des hommes ''. Cette boutade fut suivie d'un fou rire général dissipant l'atmosphère un peu guindée qui règne souvent lorsque des personnes viennent juste de faire connaissance.
J'avais devant moi des hommes courtois dont la majorité était plus jeune que mon fils. J'étais très bien en leur compagnie. Je me sentais respectée autant que je les respectais. J'étais partie pour ce voyage en toute ouverture d'esprit et sans préjugés ce qui en faciliterait beaucoup la réussite.
Les mets étaient délicieux. Les coucous aux légumes étaient très différents de ce que j'avais déjà mangé au Québec.
Pascal s'était vraiment surpassé. Tous les mets, arrosés à souhait, furent dégustés avec ardeur.
Nous avons parlé de choses et d'autres, parfois de sujets très sérieux, parfois de beaucoup plus légers mais nous nous sentions tous en confiance. Enfin, c'est ce que j'ai perçu.
La soirée a été un vrai succès, tous s'étaient régalés de l'excellent repas et avaient profité de l'atmosphère de camaraderie qui y régnait. C'est assez tôt, avant minuit que le tout s'est terminé car le lendemain, c'est le boulot.
Jeudi, le 10 juin.
C'est sur la fin de l'avant-midi que nous sommes repartis, Denis et moi, pour une randonnée vers le Nord de Pas de Calais,. La température était très belle, bien qu'un peu fraîche à mon goût.
Je m'étais quelque peu renseignée sur la région dans quelques sites Internet. On disait entre autre ,que la diversité et la complexité des paysages faisaient de Pas de Calais Nord, une région remarquable et je pouvais vérifier la véracité d'une telle affirmation.
Tout le long du parcours, je regardais défiler le paysage de champs ouverts, sans clôture, consacrés à la grande culture, avec quelques grosses fermes à cour fermée et bien isolées au milieu des champs.
Ici et là, plusieurs petites maisons, effilochées le long de la route, appelées ici bourgs, semblaient être très près les unes des autres.
Elles avaient pratiquement toutes un toit orangé, qui ressortait comme un gros bouquet dans ce paysage plein de verdure. Ces fermes dispersées étaient entourées de haies, dont plusieurs étaient coupées d'une ligne d'arbres ou de canaux de drainage.
Denis m'expliqua que les matériaux employés pour les toitures étaient en très grande partie des tuiles ; celles-ci, sous l'effet des intempéries, rouillaient leur donnant ainsi cette couleur très chaude. De plus cela semblait un matériau dont le prix était très abordable.
Plus nous nous rapprochions de la mer, plus le paysage était accidenté, par petits vallons et petites collines. Ça ressemblait un peu à certaines régions du Québec.
Nous parlions beaucoup tous les deux, comme de grands amis qui n'ont pas la chance de se voir souvent et nous avions toujours quelques chose à nous raconter. Il n'y avait aucune gêne entre nous.
Notre première étape a été Boulogne sur Mer. Sur la côte, Boulogne est une ville historique, son attraction-phare est Nausicaa, centre national de la mer.
Denis devant l'Hotel de Ville de Boulogne
Nous nous sommes dirigés dans une petite rue touristique où nous y avons dégusté de succulentes crêpes.Il n'y avait pas grand monde à cette heure mais moi pour une fois je mangeaisà mon heure..hi hi.
Le menu et les affiches des boutiques sont présentées en plusieurs langues, à cause de la proximité de l'Angleterre et des touristes qui viennent de partout.
Denis attend son déjeuner, il n'a pas l'habitude de goûter aussi tôt.
Ici nous sommes arrivés à Boulogne tout près du parasol
Ici devant un très ancien fort qui protégeait la ville contre des attaques.
Au loin, nous pouvons voir la basse ville et la Manche.
Maintenant en route vers Pas de Calais.
L'information recueillie, le Pas de Calais se présente comme un triangle massif s'avançant dans la mer comme une proue. L'Angleterre est séparé de la France par un détroit d'une largeur de 35 km qui relie la Mer du Nord à la Manche.
Ici, à la pointe de la France qui est le plus rapprochée de l'Angleterre, par temps clair, nous pouvons voir son littoral. Cap Gris Nez...
Bien que venteux et un peu frais, nous avons pu visiter et marcher dans la nature et humer la brise qui venait de la mer.
Nous étions au milieu de l'après-midi et je commençais à être très fatiguée. Je me suis donc reposée un peu pendant que Denis descendait près du rivage.
A son retour je lui ai demandé de me procurer une liqueur froide car je voyais une toute petite cabane semblable à un petit casse-croûte que nous trouvons généralement sur le bord de la route durant la saison estivale .Je voyais des voyageurs arrêtés a cet endroit.
Denis avait l'air découragé comme si je lui demandais la lune. II me répond que je ne trouverai certainement pas cela ici. Je lui dis alors que je ne m'arrêtais pas à une marque particulière, mais que j'avais grandement besoin de me désaltérer. Il comprit alors que je lui demandais une boisson gazeuse. Il trouva cela tellement drôle car il pensait que je voulais une boisson alcoolique. !
Ça doit être comme cela que les guerres ont commencé, quand les mots n'ont pas la même signification, ha ! ha !
Tout le long de la côte il y a de petits bourgs avec des noms que je trouvais bizarres, comme Wimereux, Ambleteuse, , Flobarts du Boulonnais, Cap Blanc-Nez Cap Gris-Nez, Cap Blanc Nez pour ne nommer que ceux- là.
Nous nous sommes rendus là où se situe la traversée de la Manche vers l'Angleterre. Nous ne pouvions pas voir le trafic d'où nous étions. Comme nous n'avions pas l'intention de traverser, nous avons donc repris le chemin du retour.
Nous avions fait une belle grande promenade nous étions passablement fatigués l'un et l'autre; de plus c'était le lendemain de la veille, vous comprendrez que nos réserves étaient assez basses. Personne n'a veillé très tard ce soir-là.Il fallait reprendre des forces car le lendemain était une journée très importante.
Vendredi, le 11 juin.
C'était la date choisie par la direction du Collège Étienne Dolet pour souligner le dixième anniversaire du collège.Une partie de l'invitation.
Denis était parti assez tôt. Même s'il y avait fête, les cours se poursuivaient et les derniers préparatifs sollicitaient la présence du personnel.
Comme j'avais plusieurs heures à passer avant la réception, une collègue de travail de Denis vint me chercher dans l'après-midi pour me faire visiter la ville de Lille.
Cette jeune femme était très gentille. Tout de suite, le courant à passé entre nous. Nous nous sommes dirigés au centre de la ville après avoir fait un petit tour dans les environs. Cela qui me donna une bonne idée de cet endroit qui semble avoir une histoire assez riche. Je vous donne ici l'information ce que je pouvais lire sur un site Internet.
C'est au XIème siècle qu'apparaît pour la première fois le nom de Lille, orthographié à l'époque "L'Isle" de par la situation du château du comte de Flandre, cur de la ville, construit sur le sec mais entouré de marécages.
Lille et sa région ont passé les siècles qui suivirent à faire l'objet de conquêtes de la part des Flamands, des Français, des Habsbourg ou des Espagnols.
Le comte de Flandre, allié au Saint empire Romain Germanique et à l'Angleterre, vit ses terres passer sous domination française suite à la bataille de Bouvines en 1214.
Puis, de mariage en alliance, d'héritage en guerres, ce qui constitue aujourd'hui une grande partie du Nord-Pas de Calais. C'est ainsi que cette région passa sous drapeau espagnol au XVIème siècle, avant de passer à nouveau en France après le mariage de Louis XIV avec l'infante d'Espagne Marie-Thérèse.
Française à compter de cette date, la région subit de plein fouet les guerres royales et les nombreuses invasions germaniques.
Depuis la fin du XIXème siècle, la richesse de la région a été assurée grâce au charbon et au textile, industrie majeure encore très présente dans la région aujourd'hui.
Nous nous sommes promenées dans les rues de cette belle ville chargée d'histoires , attendant ainsi de retourner au collège où avait lieu la réception du collège où des notables, des députés et des gens importants de la région étaient attendus.
Au collège, comme prévu, il y avait foule et lors de la conférence de presse Madame Clavel rappela les dix années de ce collège , termina son allocution par quelques mots pour parler de ce projet qui sortait des sentiers battus et me souhaiter la bienvenue parmi eux.
Il y avait plusieurs montages préparés par les élèves du collège et qui représentaient toutes les activités offertes dans ce collège durant les dix dernières années. C'était très intéressant et les invités ne manquaient pas de lieux d'intérêts.
Comme mardi, les banderoles étaient toujours présentes et nous ne pouvions certainement pas les manquer. La dame reporter m'interviewa et pris un exemplaire de mon livre qui était présenté lors de cette conférence de presse.
L'article de mon entrevue devait passer dans les journaux régionaux dans quelques jours. Malheureusement, j'étais déjà partie quand l'article est paru et tout le monde était en vacances.
Je n'ai donc pas vu l'article. J'aurais bien aimé en avoir un exemplaire mais
.
Deux élèves choisis pour me présenter le guide de la visite de Paris. Itinéraire que les élèves avaient préparé pour moi afin de faciliter mon passage à Paris.Il comprenait une dixaine de pages sur les principaux endroits à visiter.
Quelques pages de ce guide que je garde précieusement.
On dit que le vérité sort de la bouche des enfants..(;-)))
Quelques élèves accompagnés de leur professeure qui m'explique
comment me servir du guide de Paris.Ils avaient travaillé très fort
pour m'offrir un document si bien préparé..
Ce soir là on m'a remis un exemplaire des quatre livres présentés
a)Le Livre de Wilda,
.qui devait se retrouver à la bibliothèque en plusieurs exemplaires.
b) Wilda Com
. recueil d'une grande partie des messages échangés durant ces mois de communication avec les élèves.
c)Wild@...Histoires inventés par les élèves tout au long de notre correspondance
On m'appelait la cyber-mamie,et c'était des histoires inventées par les élèves ou j'étais l'héroïne.
d)Voyage dans la jungle urbaine.
Je vous mets une histoire que j'avais reçue ici et que j'avais imprimée.
Les textes qui se trouvaient dans Wilda.com étaient tous très intéressants et les élèves avaient vraiment travaillé très fort à l'intérieur des cours de français afin d'offrir des textes d'aussi bonne qualité.
Ils avaient eu a se casser la tête et faire marcher leur imagination pour écrire leur histoire. Bientôt il y a eu de la compétition entre les groupes , chacun voulant surpasser les autres groupes.
Je me régallais de leurs récits que je ne comprenais pas toujours car on m'amenait dans la galaxie me mêlant quelques fois aux acteurs de films de fiction. Une chose par contre se retrouvait dans chaque histoire, j'étais toujours l'héroïne et j'avais toujours un sauveur qui me protégeait de tous les dangers .
Un magnifique buffet nous était offert et les échanges entre les convives étaient fort animés.
Tout s'est bien passé et les quelques élèves présents me suivirent pas à pas. Ils avaient été choisis pour cette réunion tenue surtout pour les notables.
Ces élèves prenaient leur rôle très au sérieux. Il y en avait un surtout qui était très touchant. Cet adolescent était un peu plus grand que moi, devait avoir 14 ou 15 ans et semblait en admiration totale devant moi. Il a dépensé toutes ses pellicules à prendre des photos de ma personne et me suivait comme mon ombre.
Je garderai toujours un bon souvenir de tout ce qui m'est arrivé, c'était comme un rêve.
Mon garde du corps
Au retour, Denis aussi semblait être satisfait. Il avait fait un travail colossal auprès de ces enfants. Il en voyait les résultats avec un grand plaisir. Avec toute cette démonstration c'était une partie des résultats tangibles qui nous étaient présentés.
Cette réception bouclait la boucle sur près de dix mois de travail acharné. Cela venait de clore cette belle aventure d'une façon magistrale.