Chers visiteurs et amis,

Il y a longtemps que je ne suis pas venue jaser avec vous  comme je l'ai fait à plusieurs reprises depuis plusieurs années, m'ouvrant à vous en toute amitié. Pour moi vous êtes plus que de simples passants car vous m'avez lue, comprise, encouragée et soutenue durant les épreuves, et je vous en suis très reconnaissante.

Depuis le début de l'année 2013, il s'est passé tellement de choses qui ont complètement changé ma vie, et je veux partager tout cela avec vous.

Le début de l'année a été assez difficile car j'ai eu des crises de fibromyalgie; l'inflammation aux articulations était telle que je ne pouvais pas marcher pendant une dizaine de jours, mais heureusement ça s'est passé  vers la fin de janvier.

Le 6 février, Jean mon mari, a fait un AVC et il a paralysé du bras gauche; heureusement il a eu des soins assez tôt pour éviter que ça se propage à tout son côté gauche. Il a été hospitalisé près d'un mois dans un hôpital et transféré ensuite dans un CSSS sur la rive sud afin de finir sa convalescence.

Quand j'ai parlé au spécialiste quelques jours après son admission à l'hôpital il m'a dit que Jean devrait demeurer dans un environnement sécurisé où il serait assuré d'avoir des soins immédiats, vu ses antécédents médicaux; il a déjà eu 3 AVC.

Vous savez comment nous aimions notre maison et notre petite chienne Tina, mais pour nous permettre de continuer de vivre ensemble, je devais prendre de grandes décisions, Jean n'étant pas dans un état pour bien évaluer la situation.

Il y a quelques mois, ma belle-fille m'avait parlé d'une résidence pour personnes âgées autonomes ou semi-autonomes qu'elle avait visitée et qui nous rapprocherait d'elle et de Germain par la même occasion;  alors j'ai tout de suite pris rendez-vous pour aller la visiter.

En entrant dans la résidence ça m'a plus car je voyais des personnes âgées avec le sourire qui nous saluaient et parlaient entre elles. On me proposait un 4 et demi au 2 ième et un autre au 6 ième étage, c'est celui-là que je voulais voir en premier.

En ouvrant la porte de l'appartement je  vis un beau paysage d'hiver avec notre beau fleuve St-Laurent qui coulait tout doucement en bas. La photo en haut est le paysage à ce temps-ci de l'année, pas très ensoleillé, mais ça va venir. On aurait dit que je rentrais chez moi, l'appartement était bien divisé avec des chambres assez grandes et de bonnes commodités, en plus de cette vue qui me donnait un sentiment de sérénité.

Ma belle-fille Monique et mon petit-fils David étaient avec moi; quand j'ai sorti mon chéquier une demi-heure plus tard, ils n'en revenaient pas que je me décide aussitôt à signer mon engagement, mais moi je n'avais pas de temps à perdre car j'avais un gros déménagement à faire afin que je puisse accueillir Jean à sa sortie de l'hôpital.

Revenue chez nous, j'ai réalisé que je venais carrément de changer de vie, rien ne serait pareil et il y avait beaucoup de travail à faire et moi seule pouvais  le faire. Quand on déménage tout, n'importe qui peut faire des boites et les déménageurs font le reste, mais quand ça fait plus de cinquante ans qu'on ramasse et qu'on part d'un 8 pièces sans compter la garage et la remise, c'est une autre histoire.

Pour que ça fonctionne, il fallait se piler sur le coeur, se débarrasser des trois quarts de nos biens et donner à qui en aurait besoin, mais malgré tout il en restait beaucoup. Je devais faire le deuil de cette grande maison que j'aimais, de mon patelin, de mes voisins et de mon beau petit chien, fermer les yeux et foncer. De toutes manières les souvenirs seront toujours là pour moi.

Germain malade, David en béquilles et Monique, tous trois ont réussi malgré tout à  planifier le déménagement et préparer l'appartement, faire les visites à l'hôpital  et m'assister dans mes autres besoins; ils ont été merveilleux et d'un grand support. Il me restait à faire un tri dans toutes nos choses de la maison. Les hommes s'occuperaient du garage et du reste.

Mon frère Stanley et ma belle-sœur Renée, malgré qu'ils se préparaient à partir en voyage, sont venus arranger et nettoyer des meubles, ce qui fut très apprécié.

Une voisine s'était proposée pour m'aider je l'ai remerciée, mais je me demandais comment on pourrait faire cela car je voyais tout le travail, et je me disais que ca  me prendrait une personne à plein temps pour ces 10 jours. Le lendemain, Lucille est revenue et elle m'a dit: ¨tu sais Will, je veux vraiment t'aider, j'ai beaucoup de temps et ça me ferait plaisir de faire cela pour vous deux"; ça m'a tellement touchée. Il y a encore du bon monde sur cette terre.

C'est alors que deux petites vieilles de 76 ans se sont relevé les manches et  mises à la tâche. Lucille s'occupait déjà de divers centres de bienfaisances, dont les itinérants, les femmes dans le besoin et  autres. Le soir elle partait avec plusieurs sacs de choses qui pourraient encore servir, et ça s'est déroulé comme cela pendant ces 10 jours.

Je ne peux expliquer ce qui s'est passé durant cette période qui était quand même douloureuse, mais ça faisait longtemps que je ne m'étais pas sentie aussi bien; nous avons eu tellement de fous rires toutes les deux. Je travaillais quelques heures et me couchais  quand je n'en pouvais plus, et me réveillais à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit pour  recommencer à paqueter. Il y avait des boites partout, mais tout se faisait dans la bonne humeur, ces moments ont été très précieux pour moi, car je découvrais une vraie amie.

Il y avait aussi un petit couple de voisin Francine et Laurent, toujours prêts à aider et s'occuper de nettoyer et pelleter le terrain comme si Jean était là. Tous les services que ces deux amours m'ont rendus sont innombrables. Avoir quelqu'un qui prend notre intérêt et surveille nos biens comme si c'était les siens, ça ne court pas les rues; ça nous réconcilie avec la vie de voir que des gens aussi dévoués existent encore en ville.

 J'avais préparé un document avec des photos de la résidence et des services qu'on offrait afin de présenter cela à Jean. Je l'avais appelé pour être certaine qu'il serait libre car j'avais quelque chose de bien important à discuter avec lui... il a tout de suite dit : "Tu n'as pas vendu la maison, j'espère". Je lui  ai dit: " bien non, mais je nous ai trouvé le plus beau petit appartement pour finir nos jours en sécurité et ensemble".  Il a répondu, d'un ton assez sec: "j'ai bien hâte de voir ça!".

Depuis des années nous souhaitions demeurer près de l'eau, mais nous nous disions qu'il n'y avait pas beaucoup de places à notre portée. Nous pensions plutôt aux résidences près de la Rivière des Prairies, construites depuis quelques années, mais les appartements près de l'eau étaient  tous occupés et très dispendieux.

Quand Jean a vu et lu la documentation que je lui remettais ça lui a plu et il a dit: "c'est correct,  je suis certain que tu as fait pour le mieux pour nous deux". A chaque visite on parlait de l'appartement et il en montrait des photos aux gardes et aux médecins;  tous l'encourageaient .

Lundi, la veille du déménagement, je parlais au téléphone avec Monique, et tout bonnement je lui dis; "malheureusement mon ange gardien ne sera plus avec moi, car j'espère bien avoir au moins préparé la chambre de Jean".  Lucille écoutait notre conversation et dit avec un grand sourire: "si tu veux venir me reconduire dimanche, je pourrai aller avec toi sur la rive sud....waw waw ... mon cœur battait à 100 milles à l'heure,  et je n'en revenais pas..... Quelle grande générosité on retrouve dans ce petit bout de femme.

Avant sa sortie définitive du centre de soins, on permettait de faire quelques sorties à l'extérieur avec le malade. Je me demandais comment ça se passerait et j'étais tellement nerveuse, mais j'avais confiance car il était bien préparé. Au début, il était un peu perdu, mais peu après,  il a dit: "j'aime cela ici... à sa seconde sortie, il me dit "Ça fait du bien de revenir chez soi, quel bonheur".

Son AVC n'a pas laissé de séquelles apparentes, mais il a perdu beaucoup de mémoire; des souvenirs reviennent de temps à autres, mais il demeure désorienté. Il est maintenant à la maison, dans notre appartement qu'il a tout de suite adopté; il dit être très heureux et dort bien. Je ne vous mens pas, il a rajeuni de 20 ans, il a perdu du poids et malgré que ça faisait plusieurs mois qu'il se déplaçait avec une marchette ou une canne, il marche maintenant comme à 60 ans, en plus d'être presque  toujours souriant; je suis aux anges!. C'est vraiment un nouveau départ pour lui aussi, car en plus, il a perdu son permis de conduire. Heureusement que je conduis, mais c'est difficile pour lui et je le comprends. Je le trouve très courageux, car il perd beaucoup dans cette aventure de laquelle j'ai tenté de sauver ce qui était encore récupérable..

Germain avait pris Tina en pensant qu'il aurait plus le tour de l'élever que nous qui la gâtions bien trop; de plus elle était jappeuse car nous n'avions pas réussi à l'éduquer, mais au bout d'un mois elle lui tenait tête. Hihi, elle a du caractère et ne s'en laisse pas imposer facilement, c'était de grands changements de vie pour elle aussi. Il y a quelques années ma chère Francine m'avait dit que si un jour nous ne pouvions pas la garder, elle serait heureuse de l'avoir; alors quand mon fils m'a téléphoné pour me dire... "Tina, pu capable", je savais qu'elle trouverait un nouveau foyer. Avant de l'amener chez Francine, Germain est allé lui faire donner ses piqures et voir si elle était en bonne santé. Alors, bien toilettée, Tina était pas mal belle pour faire son entrée dans son nouveau foyer où elle était attendue; je suis convaincue qu'elle apportera aussi beaucoup de bonheur à ce petit couple que j'apprécie beaucoup.

Trois semaines après nous être installés ici, j'ai conduit Jean à notre ancienne résidence, mais il ne se reconnaissait pas du tout dans cette maison où nous avions vécu plus de 35 ans. C'est peut-être mieux ainsi, il n'aura pas à faire le deuil de tout cela. Il vit le moment présent et se trouve bien dans cela. Moi, j'essaie de me maintenir en bonne santé, mais ce n'est pas facile. Toutefois, je me sens tellement chez moi ici que ça me donne du courage.

J'ai écrit cet épisode de ma vie surtout pour rendre hommage aux anges avec ou sans ailes qui m'ont soutenue durant ces quelques mois. Vous savez, quand on a une grande épreuve, on nous dit que nous aurons les forces et instruments nécessaires pour les traverser. Hé bien! je les ai eus car je ne me suis jamais sentie aussi bien. Il y a aussi le fait que je suis tout près de mes enfants qui sont toujours présents pour nous, c'est formidable.

Je veux aussi souligner le fait qu'il faut toujours croire en ses rêves, même si on les croit inaccessibles car nous ne connaissons pas l'avenir; ils peuvent se réaliser comme le nôtre aujourd'hui, vivre notre fin de vie ensemble en habitant un environnement que nous aimons près de l'eau.

 Ici, en bas, j'ai ajouté deux photos que je viens de prendre de mon balcon; aujourd'hui, c'est un peu brumeux, mais bientôt il y aura plein de fleurs sur les parcours. À la brunante, c'est féérique de voir les cieux qui se mirent dans l'eau dans des couleurs arc-en-ciel; ces lueurs sont projetées par les rayons des lumières de la ville au loin, c'est une vision vivante qui change toujours avec les bateaux qui passent. On ne peut rester indifférent devant tant de beauté, juste s'asseoir et regarder est le meilleur calmant qui soit.

coucher de soleil

 

Vous avez partagé tellement de choses avec moi depuis des années que je me devais de vous faire part de ce grand changement dans nos vies, les Milot.

Repos

Merci à vous d'être encore là pour moi, je le sais car je reçois souvent des messages demandant des nouvelles, hé bien! vous allez être bien servis aujourd'hui. Continuez de m'écrire, ça me fait toujours plaisir et il y a toujours un petit mot pour Janica. Je sais que son souvenir est encore bien présent et qu'elle nous aide à sa façon. Vous m'en parlez comme si c'était un membre de votre famille que vous avez perdu et ça me va droit au cœur, elle a laissé sa marque par son courage et sa ténacité.

Passez du bon temps, rapprochez-vous de votre famille, c'est ce qui est le  plus important car tout est éphémère et peut nous être enlevé en quelques minutes, mais les souvenirs restent a jamais dans nos cœurs

Sincèrement , avez tendresse La Cyber Mamie.

Hommage à ma chère belle-fille

Merci de votre visite

Photos d'il y a deux ans

 Leaticia, Will et Ivanny (avec sa gomme la petite coquine)

 

Leaticia & Ivanny en 2014

6 ans

Voici deux ans plus tard

Ici avec Papi

Au plaisir Will

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