La concrétisation d’un rêve
Enfin, l’heure du départ est arrivée, j’avais hâte de retrouver Jean qui déjà se préparait pour venir me chercher, j’en étais certaine. Quand on le connaît, on sait qu’il est toujours très en avance et j’espérais qu’il ne s’épuise pas à m’attendre.
Dans l’avion, j’avais le banc près de l’allée et le couple de québécois qui se présenta pour occuper les deux autres places voulait que l’un d’eux ait cette place; comme pour moi, ça n’avait aucune importance, je pris le siège près du hublot.
La dame avait une grippe carabinée et a passé son temps à moucher et à éternuer; j’espérais juste d’être épargnée de tous ses microbes. À part cela, le retour s’est très bien effectué, nous sommes même arrivés une demi-heure à l’avance. Ça faisait plus de 3 heures que Jean attendait quand il m’a enfin vue arriver.
Quand j’étais quitté Paris il était 16 heures et j’arrivais à Mirabelle à 16 heures, c’est comique quand on y pense. Il faisait très chaud et j’étais bien contente de revenir chez nous.
Je voyais qu’il avait fourni des efforts, il portait des vêtements que je lui demandais souvent de mettre mais qu’il ne voulait jamais porter, je trouvais cela touchant. Je trouvai mon mari changé, il était pâle et amaigri, je savais que cela avait été difficile pour lui cette séparation et je me promis de ne plus partir sans lui.
Il était nerveux, et après s’être assuré que tout était bien pour moi, il me parla de Scott, il me disait que notre petit chien était malade et qu’il semblait en dépression. Il passait son temps à réveiller Jean plusieurs fois par nuit, rongeait les cadres de portes et ne voulait plus rien savoir de personne. C’était tellement contraire à ses habitudes que nous sentions bien qu’il se passait quelque chose d’inquiétant.
Lors de notre arrivée, il ne fit pas grand cas de notre présence, je voyais qu’il n’était pas en forme, son comportement avait changé et il avait une grosse masse à l’estomac. ce qui ‘était inhabituel.
Comme il faisait très chaud, nous nous sommes assis dans notre balancelle, Jean et moi, et Scott est venu nous retrouver. Il se collait de tout son corps sur moi et même s’il n’était pas confortable, il est resté là longtemps à se faire caresser. Il me regardait de ses grands yeux tristes et j’espérais que sa santé se rétablirait avec mon arrivée.
Je n’aurais jamais pensé que mon départ l’affecterait autant, car il s’occupait beaucoup plus de Jean que de moi en temps normal, mais selon les dires de Jean, ils s’étaient tous les deux beaucoup ennuyés.
Dans la nuit, il y a eu un gros orage électrique et Scott a demandé la porte pour aller dehors; c’était surprenant car il a toujours craint le tonnerre.
Il est allé se coucher sur le gazon dans la cour et même si nous le rappelions, il ne semblait pas nous entendre, il semblait perdu, et restait là hébété. Il a fallu aller le chercher et l’envelopper dans une couverture, car il tremblait comme une feuille; j’ai voulu le coucher avec moi, mais il se débattait et cela a pris longtemps avant qu’il ne se calme.
Dès la première heure le lendemain nous le faisions examiner par son vétérinaire, elle nous confirma ce que nous redoutions, qu’il était en profonde dépression et après examen, qu’il souffrait aussi d’une grave maladie. Pour plus de précisions, elle devrait lui faire passer plusieurs tests. Elle nous donna des antidépresseurs et nous dit que probablement nous serions obligés de lui en faire prendre longtemps, car a son âge, 10 ans, c’était difficile de revenir comme avant vu son état.
Nous l’avons gardé comme cela jusqu’au lundi et pendant ce temps, il nous en a fait voir de toutes les couleurs; il continuait surtout à réveiller Jean et rongeait tout ce qui était à sa portée. C’était tellement contraire à son habitude de faire cela, jamais il ne nous avait fait le moindre dégât.
Quand nous nous sommes rendus chez un autre vétérinaire et qu’il nous a dit sensiblement la même chose, nous avons dû nous rendre à l’évidence et le faire euthanasier.
Je crois que si on aime vraiment notre animal, il ne faut pas le laisser souffrir inutilement. Je voyais dans ses yeux qu’il était malheureux et ne comprenait pas ce qui lui arrivait. C’est bien difficilement que nous avons dû prendre cette décision car dans les circonstances, c’était la meilleure chose à faire.
Nous sommes demeurés Jean et moi avec lui, il était dans nos bras et nous pleurions à chaudes larmes tous les deux. Nous le remercions pour tout ce qu’il nous avait apporté.
Scott n’était pas seulement notre animal de compagnie, il était aussi notre meilleur ami, moi surtout, je lui devais beaucoup. Il avait été mon confident de tous les instants quand j’étais si malade et déprimée et que je ne voulais même plus vivre. Je crois que sans lui, je n’aurais pas été capable de passer au travers. Il avait apporté la vie et la joie dans la maison pendant des années.
Les personnes qui n’aiment pas tellement les animaux et qui n’en ont jamais eu ne peuvent pas comprendre l’attachement qu’on peut avoir pour ces animaux de compagnie.
Nous avions alors tous les deux, Jean et moi, à faire notre deuil et cela était extrêmement difficile. Je crois que si j’avais su qu’en renonçant à mon fantastique voyage je lui aurait sauvé la vie, j’en aurait fait le sacrifice, mais on ne peut revenir en arrière, il faut accepter ce qui arrive tout simplement.
Naturellement toute la joie que j’avais de mon voyage était mise sur la glace et il fallait vivre ma peine.
Naturellement, ma voisine de l’avion m’avait donné sa grippe et je suis tombée malade pour deux bonnes semaines. Nous avons passé cinq semaines avec à peu près la même figure d’enterrement et nous ne pouvions même pas aller au chalet malgré la chaleur. Jean aime tellement y aller, mais lorsque nous y arrivions, nous nous sentions encore plus seuls.
Après le décès de Scott, Jean a dit qu’il n’aurait plus jamais de chien, moi non plus, jamais…
Quand j’ai vu que nous avions autant de difficultés à nous remettre de cette perte, tout doucement j’ai commencé à parler d’aller chercher un autre petit chien. Je lui disais qu’on ne pouvait remplacer une personne, mais un petit animal pouvait nous apporter beaucoup encore.
Parfois Jean était d’accord, mais quand le moment arrivait, il ne voulait plus. Quand nous passions devant des animaleries, nous passions un temps fou devant la vitrine à les regarder.
J’en avais vu un au centre tout près de chez nous et tous les jours j’allais le voir, il était tellement beau je revenais en pleurant chaque fois, j’en parlais mais Jean n’était pas prêt.
Le 30 juillet, c’était notre anniversaire de mariage et Jean m’a dit, ok on va aller le voir. En arrivant, je vis que la cage était vide et le magasin n’était pas encore ouvert. Je cognai dans la vitre jusqu’à ce qu’on m’ouvre et là on m’apprit qu’il avait été vendu la veille. J’étais tellement déçue que nous retournâmes à la maison. Je fis des reproches à Jean en lui disant qu’il avait trop attendu. Lui aussi était déçu mais encore là, on n’y pouvait rien, je me consolai en me disant que ce n’était probablement pas l’animal dont j’avais besoin.
Jean allait toujours voir sa tante qu’il visitait plusieurs fois par semaine. Alors il avait eu affaire aux Galeries d’Anjou pour acheter du chocolat pour elle, et en passant il s’était arrêté devant l’animalerie.
Arrivé à la maison il me raconta qu’il avait vu le plus beau petit chiot qui s’était avancé devant lui et le regardait sans arrêt, et qu’il était tombé en amour avec. Il n’en fallait pas plus pour que le lendemain, à l’ouverture du magasin, je sois là pour voir cette merveille.
Vous comprendrez qu’il aurait fallu qu’il soit très très laid pour que je ne le trouve pas à mon goût. J’ai mis une option dessus pour deux heures et je me suis précipitée au centre d’accueil où je savais que je rejoindrais Jean et ma tante. Je lui parlai de ce que je venais de faire mais il me dit que nous devions partir le lendemain.
En effet, comme chaque année nous partions quelques jours pour notre anniversaire de mariage, et là nous avions décidé d’aller à Québec; en principe nous partirions le mardi pour revenir le vendredi soir. Par la même occasion nous allions, comme d’habitude, à Notre Dame du Cap pour remercier, faire le point sur notre mariage et renouveler notre engagement pour une autre année.
Pour le petit chien, Je lui dis que je réglerais cela facilement car j’avais tout prévu et demandé qu’on le garde jusqu’au vendredi soir.
Comme prévu, nous sommes partis mais tout le temps nous avions hâte de revenir. Rendus à Québec nous préparions la venue de notre nouvel ami. Achat de tout ce qui était nécessaire pour nous faciliter la vie.
Je voulais que nous continuions de le faire coucher dans une cage, vu qu’il y était habitué et que ça éviterait tous les désagréments qu’occasionne habituellement la venue d’un jeune chiot, de plus; ça nous permettait de sortir en toute tranquillité
Il y avait aussi un amour de petit sac comme celui qu’on utilise pour les bébés et qui nous permettrait de le sortir en toute sécurité, nous étions comme des enfants…mais toujours nous avions le souvenir de Scott dans notre cœur et nous savions que nous ne l’oublierions jamais.
Le mercredi nous n’en pouvions plus et nous sommes revenus.
C’est comme cela que Marquis est entré dans notre vie.
Marquis 111, six mois à côté du petit Marquis 11 que les élèves du collège m’avait envoyé pour mon anniversaire de naissance, ils sont pratiquement de la même grosseur. Plus tard il devient tout blanc.
Ceci termine le récit d’une année très enrichissante de mon existence. J’ai aimé la partager avec vous pour différentes raisons.
Probablement pour avoir la joie de revivre chaque étape de ce rêve qui était venu à terme grâce à un enchaînement de circonstances et à l’amabilité de gens de cœur. C’est aussi un peu ma façon de rendre un hommage aux personnes qui ont été toujours là pour moi.
Pour faire aussi ressortir que si je m’étais fiée aux recommandations de tous et chacun, rien de ceci me serait arrivé et je ne serais pas allée au bout de mon rêve, je serais restée sur ma peur d’avoir peur.
Souvent on entend raconter des histoires d’horreur qui se déroulent à la suite de contacts sur Internet. Par tous les enchaînements suscités par ma réponse à un e-mail, j’ai vécu quelque chose de très enrichissant à tous points de vue car j’étais bien loin de me douter que cela aurait autant d’impacts sur ma vie. Ça apporte, il me semble, un autre son de cloche positif.
Je trouve très sécurisant de voir qu’en l’an 2000, on puisse encore se fier à la parole donnée et qu’on puisse faire confiance réciproquement aux gens qu’on a déjà eu une chance de connaître de l’intérieur.
Vous voulez sans doute savoir si la communication avec les élèves continue toujours? Hé bien, non. En septembre 1999, j’ai envoyé toutes les photos prises aux cours de nos rencontres ainsi que quelques courriels au collège. Ils sont tous demeurés sans réponse.
Après plusieurs essais, j’ai su par Denis que la direction du collège avait décidé de ne pas renouveler l’expérience d’Internet. Le personnel avait changé et de nouveaux défis avaient été choisis.
La principale raison d’abandon, est que cet échange sur Internet avait soulevé bien des attentes de la part des élèves, et que ces attentes étaient irréalisables. Aucun élève n’avait à sa disposition un ordinateur branché, et à l’école, les quelques ordinateurs ne suffisaient pas à la tâche.
Bien que j’aie trouvé dommage que cet échange ne continue pas, je n’ai pas à discuter de la décision du collège. J’ose croire que les nombreux élèves qui ont vécu en même temps que moi cette aventure extraordinaire en gardent un bon souvenir.
On dirait que toute cette mise en scène a été là pour moi, pour me faire oublier les dix années précédentes, j’avais trouvé cela tellement difficile, la perte de mon emploie que j’aimais, de me retrouver toute seule sans mes chers bénévoles et ma perte d’autonomie face à cette maladie débilitante, ce voyage m’a réconcilié avec la vie et tout ce qu’elle peut nous apporter de beau si on se donne la peine d’y croire.
Reconnaissance à Denis, Pascal, Marie-Françoise, Claude, Marie-Françoise de Jérusalem, Roger, Madeleine, Mme Crevel, Lysiane, Serge, Michel, Anne, M. Thesmar, Miche, Jo, Étienne, et vous tous mes chers petits écoliers.
Gratitude à vous, chers lecteurs et lectrices qui m’avez, tout au long de ces quelques semaines, été fidèles et m’avez suivie dans cette aventure hors du commun. Vous m’avez envoyé de nombreux messages d’encouragement, et grâce à vous, j’ai revécu cette belle histoire d’amour pas comme les autres.
Cette chance unique s’était présentée à moi à 62 ans, il n’en tenait qu’à moi de la saisir.
** Si vous désirez savoir comment j’ai employé mon temps par la suite, il vous suffit de vous rendre sur mon site La Petite Place des Arts pour voir mon cheminement
@micalement Wilda
Complément d’informations
Pour vous qui m’avez lue jusqu’ici, je voudrais apporter quelques faits qui me concernent ainsi que ma famille.
Le 30 juillet 2005, c’était notre 50e anniversaire de mariage…. bien oui, notre histoire d’amour a résisté à toutes les intempéries, jour après jour et je crois que nous sortons grandis du chemin parcouru.
Notre fils unique et notre chère belle-fille Monique nous ont préparé une très belle fête. Nous étions entourés de notre petite famille, de parents et amis. Y a-t-il quelque chose de plus précieux que l’amour et l’amitié ?
2007 – La vie est faite de hauts et de bas
Nous avions la douleur de perdre notre petit compagnon
Marquis…. il avait un peu plus de 6 ans … c’était notre petit clown….A son arrivée à la maison, il avait été piqué par une guêpe sur la langue et il avait toujours la langue sortie. Au cours d’une promenade il a mangé quelque chose sur le trottoir et il est mort quelques jours plus tard. Encore une fois nous perdions notre petit compagnon.
** Après quelques mois, nous sommes allés chercher un autre petit chien, car nous nous ennuyions trop.
Elle s’appelle Tina c’est une petite Yorkshire qui en vieillissant ne ressemble plus du tout à sa race mais ce n’est pas grave, elle nous apporte beaucoup de joies et nous fait rire.
2008 – L’année des grands bouleversements
La naissance de mes deux magnifiques arrière-petites-filles Leaticia et Ivanny
Bien triste nouvelles, elle apprenait quelques semaines seulement après la naissance qu’elle avait un cancer,
Notre chère petite-fille Janica est décédée laissant derrière elle deux magnifiques petites jumelles de 10 mois, elle n’est plus avec nous mais je suis certaine qu’elle veille sur nous tous.
Si vous désirez connaitre son histoire voici le lien : http://chezwill.net/janica.htm
L’histoire de Janica a pris des proportions internationales, j’ai fait un site en son honneur et des gens de partout venaient prendre des nouvelles de ma courageuse petite-fille si bien épaulée par des parents qui ont tout fait ce qui était humainement réalisable pour l’aider dans cet ultime combat. Ils ont aussi pris en charge sa petite famille pendant quelques années. Vous pouvez lire toute son histoire à cette adresse. Je signais souvent la Cyber Mamie car c’est souvent comme cela que les gens s’adressaient à moi. http://chezwill.net/janica.htm
2013 – Le début d’une nouvelle vie
Jean fait un ACV et comme il est très fort il s’en sort mais avec des séquelles. Sur les conseils de son médecin traitant, il doit demeurer dans un endroit sécuritaire. Durant qu’il est hospitalisé, sur les conseils de ma chère belle-fille Monique je signe un bail pour une résidence pour personne autonomes et semi-autonomes à Brossard tout près de ma petite famille. Après quelques mois de soins à St Lambert, je peux l’amener ici. Il a toujours été un être assez négatif dans le sens qu’il était allergique aux changements mais imaginez-vous qu’il a été frappé par la grâce et qu’il acceptait ce qui lui arrivait sans contestation, quel soulagement. Il avait complètement oublié qu’il avait habité pendant 38 ans dans notre maison à PAT et oublié son chien qu’il adorait.
C’était le début d’une nouvelle vie. Jean n’avait jamais été aussi serein et heureux. C’est la meilleure décision que j’ai prise car cela à changé notre vie pour le mieux. Nous avions l’impression d’avoir rajeunit. Nous retrouvions une liberté et nous étions heureux.
2015 – Un douloureux départ
Un autre départ nous a beaucoup affecté car ma belle-fille était la fille que j’aurais aimé avoir. Elle m’avait beaucoup aidé à me rapprocher physiquement d’eux, et voilà que c’est elle qui partait après des mois de maladie, maudit cancer qui vient chercher nos être chers.
2017 – Un nouveau départ pour mon fils
Germain se remarie avec André Line, elle a croisé sa route a un moment opportun et la communication a opéré assez pour décider d’unir leurs destinées.
Mon fils se trouve bien chanceux d’avoir épousé deux merveilleuses personnes dans sa vie. Toute la famille est comblée et il retrouve sa joie de vivre.
2017 – La fin des souffrances
Jean est décédé le 20 novembre 2017 après avoir été soigné quelques mois dans un centre de soins prolongés. Compte tenu des circonstances, c’était un soulagement.
Son histoire est sur mon site chezwill.net ; hommage à Jean. Vous pouvez télécharger un diaporama sur sa vie.
Il y a aussi mon Très Cher petit-fils David qui est toujours là comme un phare pour répondre à mes interrogations, combler mes besoins et trouver des solutions. Il est bien accompagné de sa chère fiancée Audrey.
Mes chères arrière-petites-filles demeurent avec leur père et avec la pandémie nous n’avons pas eu le loisir de se voir souvent mais j’ai cette photo qui est assez représentative. Comme elles ont grandi, je suis certaine que Janica de là-haut veille sur nous tous.
Ah oui, j’ai aussi un chat qui m’a choisi dans un refuge quelques jours après que Jean ait été placé. Il s’appelle Tino mais là il est malade après examens poussés on lui a trouvé un bobo à l’estomac et on ne peut pas faire grand-chose alors j’espère qu’il va se rétablir et m’accompagner jusqu’à la fin.
Chers lecteurs,
Il m’a été très agréable de partager le récit d’une grande partie de ma vie avec vous. C’est bien modestement que je vous en ai fait le récit, et ça m’a apporté beaucoup plus que j’en espérais… À la lueur de vos commentaires, j’ai réalisé que je vous avais aussi fait vivre un bon voyage car plusieurs se sont reconnu dans mon cheminement. La vie était bien différente il y a plus de 84 ans, et je crois que de revenir ainsi en arrière nous en fait réaliser l’ampleur.
Quand j’ai écrit ce livre je ne me doutais pas que j’aurais à traverser de bien plus grandes peines que de perdre des petits amis de compagnie. Et la vie continue avec son lot de joies, de peines, de départ et de recommencement. Je vous avais parlé de mon projet de compléter ma biographie en continuant à partir de mon mariage, j’y ai beaucoup pensé et après mures réflexions je ne continuerai pas, ce n’est pas que les idées et les souvenirs manquent, bien au contraire mais je ne suis pas certaine que ça vous apporterait quelque chose de positif dans votre vie.
Cependant j’ai la tête remplie de souvenirs qui me confirment que j’ai été avant-gardiste, courageuse et persévérante, c’est déjà pas mal. J’ai aussi une petite famille qui veille sur les uns et les autres alors que demander de plus. Merci la vie. Je suis en mode reconnaissance car je n’aurais jamais pensé vivre ma retraite dans une résidence où je me sens si bien, je suis au bon endroit au bon moment.
Il faut avoir foi en demain, aussi sûrement que le jour revient en force après la nuit.
Que le soleil resplendit de plus belle après la pluie.
Que le printemps balaie toujours l’hiver.
Que la joie de vivre en ce monde reprend tôt ou tard ses droits.
La vue de mon balcon.
Que la vie soit bonne pour vous tous.