Paris
Je me retrouvais donc à Paris. Que peut évoquer cette ville quand on y a pensé souvent sans jamais prévoir la visiter un jour et surtout dans ces circonstances particulières.
Après le départ de Denis, j’avais fait un petit tour sur la rue essayant de me familiariser avec les lieux, certains noms de rues me revenaient en mémoire pour les avoir lus dans la documentation. Remontée à ma chambre depuis peu, je reçus un téléphone de Michel, le fils de Madeleine, m’avertissant qu’ils viendraient, lui et sa conjointe, me chercher pour faire un tour de la ville vers 20 heures.
La température était belle et je décidai de prendre un bon bain et me reposer un peu, je voulais être en forme pour la soirée. Je me réjouissais de voir comment tout se déroulait et comment les gens respectaient leur parole.
Quand j’avais su que Denis ne pourrait pas demeurer à Paris pour ces trois jours, car son année scolaire ne finissait qu’à la fin de juin, j’avais réservé cet hôtel, je me rendais compte que j’avais bien fait car partout ça affichait complet.
Je savais déjà avant mon départ que le guide que Roger avait trouvé pour moi, devait me contacter avant le lundi, mais le fils de Madeleine m’avait été proposé juste mercredi et dès ce soir je ferais leur connaissance.
J’étais dans le hall de l’hôtel quand Anne arriva, Michel était stationné en double et attendait, bientôt les présentations avaient été faites et nous voilà partis.
Quand je vois Michel, je reconnais en lui le parisien typique qu’on voit très souvent dans des films, il me semble que je le connais déjà avec son petit foulard dans le cou, il m’est tout de suite sympathique.
Bien vite nous faisons connaissance et il me propose de faire un tour accéléré des nombreuses places intéressantes de Paris. Il connaît bien sa ville par cœur, son travail le conduisant partout comme il me l’explique.
Les renseignements fusent et Anne complète parfois d’un mot, d’une remarque. La ville est grande, pendant près de trois heures, nous allons d’un endroit à l’autre et je n’ai pas assez d’yeux pour tout voir.
La colonne Vendôme et les façades des maisons qui l’entourent font d’elle une des places les plus élégantes.
**Cette place est un chef d’œuvre d’architecture classique de la fin du règne de Louis XIV.
Elle est à présent le haut lieu des activités de luxe parisiennes et a été réaménagée par la Ville de Paris en 1992, pour la libérer du stationnement des véhicules et lui redonner son aspect originel du XVIIIe siècle.
** Place de la Madeleine, construite à l’imitation d’un temple gréco-romain à la demande de Napoléon Ier. Commencée en 1764, elle fut achevée après la Révolution française
Tous les édifices sont illuminés et c’est magnifique toute cette profusion de verdure, de monuments et de lumières, les rives de la Seine sont tout illuminées et les monuments historiques se mirent dans ses eaux, tout cela semble irréel.
Place des victoires.
Place dessinée par Jules Hardouin Mansart à la fin du XVIIe siècle, ayant servi de modèle à de nombreuses places closes en France. Une statue équestre du sculpteur Bosio remplace celle de Louis XIV fondue à la Révolution.
Que nous soyons à Place Pigalle, Place Vendôme, devant les Champs Élysées ou en face de la Tour Eiffel, tout est lumière et éblouissement.
Édifiées en 1873 sur la grande place de Grève, style néo-renaissance, les 136 statues représentent des personnages célèbres de l’Histoire. Les très beaux salons sont décorés par les artistes du XIXe siècle.
Notre visite nous amène même dans les quartiers mal famés où les filles de rues nous découvrent leurs charmes ainsi dans le cartier guai très achalandé, nous ne nous y arrêtons pas mais ça nous a quand même donné un aperçu de ce qui s’y passe.
Parfois nous descendons de l’auto et nous faisons un petit tour comme à l’Arc de Triomphe et au Musée du Louvre.
J’avais étudié le document que mes petits amis avaient préparé pour ma visite de Paris et c’était un plus dans ce parcours qui semblait irréel.
Mes nouveaux amis sont charmants et naturellement je raconte encore mon histoire (;-)). Probablement qu’ils en ont déjà entendu parler mais, ils n’ont pas l’air de voir le temps passer eux non plus.
Michel me parle de son ami qui devrait me servir de guide le lendemain, je suis bien contente d’avoir eu l’opportunité de faire ce beau tour grâce à eux, ma connaissance de Paris n’aurait certainement pas été complète sans cette virée sous les lumières.
Nous avons faire fait le tour des principaux monuments historiques, j’ai tenté de vous faire partager cette escapade dans Paris, que je n’aurais certainement pas faite sans leur grand geste de générosité pour moi qui étais, pour eux, une pure étrangère.
Notre visite se termine à Montparnasse et c’est du 56e étage que nous nous arrêtons pour prendre le verre de l’amitié, la vue du haut de la tour est splendide et malgré la noirceur, nous pouvons distinguer ici et là une partie des monuments illuminés.
De ses 209 m de haut, la Tour Montparnasse domine le paysage parisien.
Au 56eme étage, l’espace climatisé permet de découvrir en tout confort les perspectives et plus de 50 monuments historiques de la capitale.
Je remercie du fond du cœur Michel et Anne pour leur disponibilité et leur gentillesse. Ils repartent en sachant que leur ami m’a laissé un message m’annonçant qu’il sera à mon hôtel à 8 heures et demie le lendemain matin, ils doivent le rappeler afin de retarder jusqu’à 9 heures et demie.
Je demande donc au gérant qu’on me réveille à 7 heures et demie, je ne pensais pas être obligée de me lever aussi tôt car j’ai besoin de plus de sommeil pour récupérer, mais comme il est tard, je ne peux décemment l’appeler pour retarder le rendez-vous, même si Michel doit le rejoindre, je vais m’arranger pour être là pour le recevoir au cas où.
Comme il est déjà minuit quand je suis m’apprête à me coucher, donc 18 heures au Québec, je décide d’appeler mon fils Germain qui célèbre son 43e anniversaire, c’est de plus la Fête des Pères, Jean sera sans doute allé souper avec eux. Comme de fait, je rejoins tout mon monde et je suis bien heureuse de partager un peu ma joie avec eux, ils me manquent tous et même si je vis de très beaux moments, j’ai hâte de les rejoindre car rien ne remplace la famille.
Comme j’ai une ouïe très développée et que j’entends le moindre bruit, je me mets des bouchons dans les oreilles pour dormir quand je suis à l’extérieur, dans ce temps-là, je dis que je me débranche.
Aussi, quand le téléphone sonne très tôt le lendemain, je n’ai pas le temps d’enlever mes bouchons et je réponds sans rien comprendre; »merci, »et je referme l’appareil. Quelques minutes plus tard, le téléphone sonne encore et là j’entends clairement qu’on m’annonce qu’il est 7 heures 30, j’ouvre grands les yeux en pensant que j’ai fait une gaffe à quelqu’un et je suis en train de me demander qui j’ai remercié….ha ha ha…
Quelques minutes plus tard, c’est Roger qui me rappelle et je réalise que je lui ai refermé l’appareil téléphonique au nez la première fois. Il me dit que Michel l’a rappelé pour lui dire qu’il n’avait pas pu rejoindre mon guide hier au soir et qu’il avait peur que je dorme encore quand il se présenterait à 8 heures 30…
Là j’étais bien réveillée et je le rassurai en lui disant que je serais fidèle au rendez-vous et bien prête à recevoir celui qui devait me servir de guide privé.…
Mon ange gardien veillait encore sur moi d’aussi loin que Des Sables d’Olonne.
**Quelques photos des monuments ont été prises à cette adresse
Lundi 21 juin
En homme de parole, mon guide était là à 8 heures et demie et c’est lui qui m’ouvrit la porte de la salle à dîner, tout de suite, il savait qui j’étais et se présenta.
Il me faisait penser à un guide-scout, dynamique, habillé relax avec son sac à dos et prêt à escalader des montagnes. Je voyais que c’était un sportif, un homme habitué à être écouté et d’un signe pouvant nous diriger. Je croyais qu’il allait être déçu de mes performances physiques qu’il ne semblait pas du tout comprendre.
Il s’imaginait que je voulais en voir le plus possible en deux jours et était prêt à me faire visiter, même si nous y consacrions plusieurs heures, il semblait avoir une très bonne santé et la marche ne lui faisait pas peur.
Quand je lui expliquai que je n’avais pas autant d’endurance que lui et que je voulais être revenue pour à peu près 15 heures et que je devais avoir mangé, il me regarda en pensant que je n’aurais pas beaucoup de temps pour visiter.
Il me demanda par quoi je voulais commencer, comme je ne connaissais pas du tout la ville et que tout ce que je verrais serait un plus dans ma vie, je le laissai décider.
Il était 9 heure et demie quand nous sommes partis pour le Musée Du Louvre, il était un peu déçu car il trouvait que nous étions très en retard et qu’il y aurait foule.
Comme il y a une bouche de métro juste en face de l’hôtel, il me demanda de le suivre… ça faisait dix minutes que nous étions partis que je devais déjà m’arrêter en chemin, il marchait d’un pas ferme et il était déjà rendu en haut de l’escalier, et moi, j’étais assise dans les marches; il revint à moi en se demandant bien ce qui se passait.
Je lui dis qu’à ce rythme-là, je ne pourrais peut-être pas me rendre au musée, il semblait avoir compris et me prit la main, mais ça n’a pris longtemps avant qu’il ne reprenne son rythme rapide. Là, je commençais à avoir mal dans l’estomac et j’ai été obligée de prendre une pilule pour le cœur. J’étais en nage et il voyait bien que ce n’était pas un caprice de ma part et qu’il devait y aller plus doucement.
J’ai pris le métro et je ne peux pas dire comment c’était, j’étais à bout de souffle. Il avait raison, au musée il y a une foule immense, partout devant les nombreux guichets, les files étaient très longues.
Pour entrer dans le Louvre, nous devions passer par la grande pyramide de verre avec les jets d’eau au soleil, c’était de toute beauté.
Il me pris par le bras, me trouva un siège près d’une petite entrée en me disant de ne pas bouger et de l’attendre.
À peine quelques minutes plus tard, il revenait avec deux billets VIP et nous entrions directement dans le musée. C’était un habitué, il a sa passe et il me semble qu’il occupe un poste au conseil d’administration.
À l’intérieur du musée, c’est grandiose, ça prendrait des jours à visiter et étudier ces merveilles. Lui connaît tout, il sait le nom de l’artiste, l’époque de la création de la toile, j’avais devant moi une vraie encyclopédie.
Le musée du Louvre présente trente mille œuvres d’art réparties en sept collections consacrées, d’une part, au monde antique, et, d’autre part, à l’art occidental, du Moyen Âge à la première partie du XIXe siècle.
Plusieurs espaces d’expositions temporaires et une section dédiée à l’histoire du Louvre complètent ces présentations permanentes
Il y a en permanence des expositions, notamment, antiquités orientales, égyptiennes, grecques, étrusques et romaines, sculptures, œuvres d’art, peinture, arts graphiques.
Ça faisait deux heures que nous étions dans le musée et j’étais exténuée; je n’avais pas eu le temps de récupérer et je devais m’asseoir un peu partout devant les toiles des grands maîtres. Je ne profitais pas autant que je l’aurais voulu de toute cette culture.
Il était tellement savant et moi tellement ignorante que c’en était gênant, j’essayais de poser quelques questions intelligentes mais, elles n’étaient pas très à propos, je continuai donc de l’écouter.
Il était un peu déçu quand je lui demandai de partir, il ne comprenait pas trop que je veuille abandonner la visite après deux heures seulement. Je n’avais vu qu’une infime partie de toutes ces merveilles, mais je commençais à être étourdie et j’avais beaucoup de misère à respirer normalement. Je ne voulais pas être obligée de reprendre une autre nitro, je voulais aussi manger un peu.
Avant de partir le matin, je lui avais remis une somme qui devait suffire pour nos dépenses de la journée. Je ferais comme cela le lendemain aussi, de cette façon je me sentirais libre d’être attentive à mes besoins.
En sortant, il faisait très beau et j’exprimai mon désir de faire un tour sur la Seine en bateau mouche. C’était juste de l’autre côté de la rue et nous devions traverser sur un des nombreux petits ponts pour nous rendre à l’embarcadère. Il s’est mis à rire car il me confia n’avoir jamais fait ce tour, alors il se sentait touriste dans sa propre ville.
Quelques péniches encore habitées sur la Seine.
L’atmosphère commença à se détendre, il voulait tellement me faire connaître le plus de choses possibles et je crois qu’il était déçu de ma piètre collaboration. J’avais choisi le tour de bateau en me disant que je serais assise pour un peu plus d’une heure, car nous étions arrivés quelques minutes avant le départ, et au dehors je pourrais récupérer un peu.
La personne qui est en bonne santé ne peut comprendre comment il est difficile de se concentrer et de continuer quand chaque pas que l’on fait nous demande autant de force que si on portait un poids énorme sur ses épaules.
C’est là que nous avons vraiment fait connaissance, à parler calmement de choses et d’autres, en nous laissant bercer sur la Seine en prenant un espresso.
J’avais affaire à un homme très cultivé, nouvellement retraité de l’Université de Paris et grand voyageur. J’appréciais beaucoup qu’il ait accepté de me faire visiter sa ville.
Le circuit commenté durait une heure, et il y a 38 points d’intérêt.
Tout le long du parcours, là encore, il connaissait tout et apportait des précisions sur les explications du guide. J’avais vraiment la perle des guides privés. Il me nommait toutes les places célèbres, leurs histoires respectives, la signification des gargouilles toutes différentes sous les ponts.
Il connaissait toutes les histoires rattachées aux lieux historiques et il en était ainsi pour tout ce qui avait une certaine importance.
Le tour fut très apprécié par nous deux, je crois, car comme il me le disait, c’était différent de tout voir d’un autre angle. C’était une autre façon de voir les monuments et découvrir des détails qui ne sont pas visibles de la rue.
**Place du Palais Royal, avec la Place Colette et la Place du Théâtre, c’est une des trois places qui bordent les jardins du Palais-Royal et la Comédie Française.
A l’angle de la rue de Valois et de la rue Saint-Honoré, se situait la salle de Théâtre du « Petit Cardinal » où Molière jouant Arguan dans le « Malade Imaginaire » fut pris d’un malaise mortel le 17 février 1673.
Il me proposa en riant de prendre l’autobus pour se rendre dîner, car il me dit que pour moi, fini le métro… L’endroit qu’il choisit pour le dîner était un des plus ancien restaurant du faubourg Montmartre, Chez Chartier.
Ce restaurant de style très parisien se situe dans l’immeuble où vécut le poète Isidore Ducasse et fut créé en 1896.
Il est fréquenté par de nombreuse personnalité et il a servi de cadre pour les films. La passante du Sans Souci avec Romy Schneider et Michel Picoli et aussi Borsalino avec Alain Delon et Jean Paul Belmondo.
Il y a partout des photos autographiées de personnes célèbres et on y sert 1200 couverts par jour, tous les jours de l’année. M Thesmar a commandé une spécialité de la maison, la tête de veau, et moi, un poisson, c’était très bon.
C’est donc tel que prévu que je suis retournée à mon hôtel vers la fin de l’après-midi, où il y avait un paquet pour moi.
Après mon départ de chez elle le jeudi, Marie-Françoise avait trouvé un morceau de lingerie et avait dû retourner au bureau de poste pour me le faire parvenir à mon hôtel.
Je savais qu’elle était très occupée, car elle partait en tournée avec sa chorale le vendredi très tôt; elle avait pris le temps de revenir au centre-ville porter le paquet afin d’être certaine qu’il me serait remis. Quelle générosité de sa part.
Je pris donc un bon bain chaud et me reposai quelques heures. Il devait être 18 heures quand je décidai d’aller faire un petit tour. Mon hôtel était situé en plein centre; j’étais bien contente d’avoir payé un peu plus que prévu car je pouvais aisément circuler. Partout il y avait des choses à voir.
Mon hôtel, le Brébant était situé aux intersections du boulevard Montmartre et boulevard Poissonnière, pas très loin de la rue La Fayette, où se trouvent les fameuses Galeries La Fayette.
Ça n’était qu’à quelques 10 minutes de marche et je m’y rendis, c’était majestueux.
Ça me faisait tout drôle de me promener tranquillement dans les rues achalandées de Paris, toute seule, on aurait dit que je vivais un rêve. Qui n’a pas, un jour, souhaité se retrouver en ce lieu si riche d’histoires.
J’étais contente de ma journée, même si elle avait débuté difficilement, car j’avais besoin de beaucoup de repos et le matin je devais y aller mollo car quand je dépensais mes énergies trop vite, et bien c’était la panne.
Comme je l’avais dit à mon guide, pour moi, juste le fait d’être là me satisfaisait, et tout ce que je pouvais découvrir était un plus dans ma vie.
J’essayais de me fondre dans toutes ces découvertes et d’imprimer dans mon cerveau tout ce que je pouvais assimiler, afin que plus tard, je puisse me rappeler que j’avais vraiment vécu cette aventure.
Dans la soirée j’ai appelé Denis, Marie-Françoise et Roger pour les rassurer et les remercier encore une fois d’être là pour moi.
C’est assez tôt que je me couchai, car le lendemain d’autres aventures m’attendaient.
Mardi 22 juin
Vers 9 heures 30, mon guide m’attendait encore fidèle au rendez-vous. J’avais bien dormi et je me sentais d’attaque. Nous avions décidé la veille de nous en tenir à la visite extérieure des lieux, et comme il faisait très beau, nous pouvions en profiter au maximum..
C’est en taxi que nous nous sommes rendus admirer la très belle Basilique du Sacré-Cœur, que mon guide n’aimait pas du tout mais que moi, j’ai trouvée très belle.
La célèbre basilique est bâtie à un niveau assez élevé et la vue est imprenable, nous pouvions voir Paris tout en bas; en nous positionnant aux différents endroits, nous réussissions à en voir une très grande partie
Le Sacré Cœur, Basilique de style byzantin, élevée à la fin du XIXe siècle, achevée en 1914. En plein coeur d’un village du XIXe siècle, des peintres, sculpteurs et poètes. Panorama de 50 km de rayon sur la capitale
Merci M. Thesmar de tout ce que vous m’avez fait découvrir.
Nous avons marché dans les rues typiques du village de Montmartre. Il y avait tout le long du parcours des artistes qui peignaient et exposaient leurs toiles.
Mon guide m’avait avertie que le lendemain, jour de mon départ, il ne serait pas disponible, je le savais depuis notre première rencontre et je m’inquiétais un petit peu. Il y avait bien une navette pas très éloignée de l’hôtel qui partait de la Gare du Nord pour se rendre à l’aéroport, mais comme j’avais deux grosses valises, je me voyais mal faire ce trajet.
J’avais aussi vu dans le hall de mon hôtel des chauffeurs de taxi pas très coopératifs pour aider au transport des valises dans l’auto, et je ne voulais pas vivre cela.
Je me fiais donc à ma bonne étoile qui ne m’avait pas abandonnée depuis le début de mon voyage.
Vers la fin de l’avant-midi, nous projetâmes de nous rendre à l’Arc-de- Triomphe et de dîner au Totem dans l’enceinte du musée de l’Homme, juste en face de la tour Eiffel.
Nous décidâmes aussi de prendre un taxi qui nous ferait sauver des pas et du temps.
Mon guide fit signe à un taxi qui passait justement à notre portée et qui s’arrêta instantanément. Une dame, dans la soixantaine, nous accueillis avec un grand éclat de rire en nous disant que mon compagnon ressemblait comme deux gouttes d’eau à un ami québécois très cher qu’elle venait de visiter à Montréal.
Tout de suite la conversation s’engagea avec animation et mon compagnon me présenta en ajoutant que c’était moi la québécoise et non lui.
La dame très volubile nous parla des beaux moments qu’elle venait de vivre et de la gentillesse des québécois.
Je lui demandai si elle travaillait le lendemain, elle me demande pourquoi et je lui expliquai que j’aimerais bien avoir une personne de confiance comme elle pour me reconduire à l’aéroport Charles de Gaules. Elle prit mes coordonnées et me dit de dormir sur mes deux oreilles et qu’elle serait là sans faute le lendemain à 10 heures. S’il arrivait un imprévu, elle se chargerait de m’envoyer une autre personne de confiance.
J’étais bien contente car c’était à peu près la seule fois où j’avais vraiment à me préoccuper de mon bien-être, et je trouvais cette personne sur mon chemin…waw… le rêve continue.
Nous sommes rendus à L’Arc de Triomphe, il y a foule et ça ne semble pas aller bien vite pour prendre l’ascenseur. Mon guide apprend que c’est hors service et qu’il faudra escalader deux étages avant de prendre les ascenseurs pour se rendre jusqu’en haut. Je lui dis que j’aimerais mieux garder mes énergies, et après avoir jeté un regard circulaire qui me donne quand même une idée assez représentative des lieux et de toutes les merveilles qui l’entourent, nous nous dirigeons encore en taxi vers le Musée de l’Homme.
Composante du muséum national d’Histoire naturelle, le musée a pour vocation de réunir en un seul lieu tout ce qui concourt à la définition de l’être humain.
Le musée abrite aussi un organisme de recherche qui regroupe trois laboratoires : les laboratoires d’Anthropologie biologique, de Préhistoire et d’Ethnologie.
Nous sommes installés à la terrasse du Totem et la vue est à couper le souffle. Tout au fond, la Tour Eiffel nous annonçant qu’il reste encore 193 jours avant l’an 2000. Il y a profusion de verdure autour, et que nous regardions d’un côté ou de l’autre, tout est magnifique.
Notre serveur s’informe de ma nationalité et des endroits visités. Quand je lui dis que j’ai passé 15 jours à Roubaix, il me dit être natif de cette ville et là j’ai droit à un traitement de faveur.
J’avais exprimé le désir d’avoir une salade avec mon repas, mais ce n’était pas au menu; alors il m’a dit qu’il m’en ferait faire une.
Mon guide semblait trouver amusant que je parle aux gens comme cela, nous savions que dans quelques heures les vacances seraient finies et nous profitions au maximum de tous les instants.
Avant de retourner à mon hôtel, nous avons marché tranquillement en direction de la tour, mais comme je commençais à être fatiguée, nous ne n’y sommes pas rendus. J’étais quand même très contente de ces trois jours à Paris.
Je remerciai mon guide pour son dévouement et nous nous quittâmes après que je lui eus donné une petite aquarelle que j’avais faite à son intention.
J’étais gênée, et c’est bien humblement, que je lui dis que je la trouvais bien insignifiante après toutes les beautés qu’il m’avait fait découvrir. Il m’assura que ça le touchait que j’aie fait cela pour lui.
J’étais consciente que sans la générosité de mes guides et de toutes les personnes qui avaient collaboré de près ou de loin, ce merveilleux rêve n’aurait jamais vu le jour.
J’avais vécu quelque chose de bien spécial mais j’étais contente de rentrer à la maison. Tout au cours du voyage j’avais fait très attention de ne pas trop me fatiguer; je me sentais en pleine forme, même si pleine forme n’a pas la même signification pour moi que pour d’autres qui jouissent d’une bonne santé, j’étais heureuse.
Mercredi 23 juin
Le matin à l’heure précise, la dame taxi était là, j’avais demandé au portier de l’aider au transport de valises, aussitôt dit aussitôt fait, il ne manquait que moi.
Tout le long du parcours, nous parlions comme deux vieilles amies, le trajet s’est fait en un temps record. Elle me dit que c’était très rare que ça se présente comme cela, habituellement ça avance très lentement.
Rendues à destination, elle me trouva un chariot, mit mes valises dessus et nous nous séparâmes en nous faisant l’accolade et en riant comme deux grandes amies qui viennent de faire un mauvais coup. Je lui dis que c’était assez rare qu’un chauffeur de taxi me prenne dans ses bras après une course.
J’avais déjà entendu parler de la beauté de l’aéroport et j’avais plus de 4 heures devant moi. Il me restait de petites choses à acheter; j’avais retardé exprès leur achat. A mon arrivée, je n’avais pas du tout eu le temps de visiter, mais là je l’avais.
Je fus un peu déçue, car l’avion qui devait me ramener partait d’un autre édifice qui se trouvait assez loin de l’aéroport et il n’y avait pratiquement rien à visiter, juste une très grande salle et un petit casse-croûte.
J’en profitai pour prendre quelques notes qui me serviraient plus tard si je décidais d’écrire ce livre, comme plusieurs me le conseillaient.
Quand je suis passée au bureau d’enregistrement, j’ai eu beaucoup de misère à soulever mes valises pour les mettre sur la pesée. La préposée me regarda en souriant et me dit; »Je crois que vous avez un excédent », je la regardai en répondant à son sourire et en faisant signe que oui, elle me dit; » j’ai le goût de vous faire une fleur aujourd’hui, on va laisser passer » j’avais 10 kilos de trop. ( 😉 ma bonne étoile encore…
Enfin, l’heure de partir, j’avais hâte de retrouver Jean qui déjà se préparait pour venir me chercher, j’en étais certaine. Quand on le connaît, on sait qu’il est toujours très en avance et j’espérais qu’il ne s’épuise pas à m’attendre.