Mon entrée dans le domaine informatique s’était faite depuis quelques mois. C’est au cours d’une conversation téléphonique avec mon fils qui me disait qu’il venait d’acheter de la mémoire pour son ordinateur de bureau mais qu’il venait aussi de signer un gros contrat et que finalement il lui faudrait un ordinateur plus performant.
L’étincelle était là, ça flashait dans ma tête et je lui demandai si pour moi ça irait et que je pourrais peut-être le dépanner et acheter cet ordinateur. Surement me dit-il mais il te faudrait une imprimante et une connexion internet. Je n’en voyais sincèrement pas l’utilité car comme je n’y connaissais absolument rien je pensais en étudier le fonctionnement avant de me lancer dans d’autres achats. Il riait au bout du fils et me dit franchement ça te prend cela, je te connais sa mère et tu vas vouloir imprimer de beaux sujets à peindre, tu as aussi absolument besoin d’être branché sur Internet si non continue sur ta vieille machine à écrire des histoires.
Naturellement il est venu tout installer et me dit je vais payer ton Internet et je suis certain que tu vas te débrouiller. Il me montre comment envoyer un message et en recevoir, facile ! Je me rends compte tout a coup que l’ordinateur est en anglais, grande déception J’étais un peu découragée ne parlant pas l’anglais je me demandais comment je pourrais m’en sortir toute seule sans aide pour mettre à ma main cette boite à miracle.
Mon fils me dit, pas grave tu veux apprendre l’anglais aussi bien apprendre les deux en même temps. Je crois qu’il savait que j’avais la tête dure et que je n’abandonnais pas facilement un projet qui me tenait à cœur car depuis longtemps je désirais avoir un ordinateur.
Tout projet débute dans notre tête et j’y pensais depuis au moins deux ans. J’avais déjà acheté un bureau en coin pour peindre mais c’était en fait une préparation vers autre chose de plus complexe mais combien excitant.
Naturellement c’est de cette façon que tout a commencé à se mettre en place pour mon plus grand bonheur.
Quand on pense à toutes les choses qu’on peut faire avec un ordinateur, à toutes les découvertes, à toutes les rencontres virtuelles, aux lectures instructives, aux spectacles enfin avoir ce petit bijou à notre disposition, c’est le monde à nos pieds.
Je ne connaissais absolument rien des procédures, je voyais le clavier et me disais ça devait fonctionner comme un dactylo me doutant bien que je m’en allais vers bien des désillusions et beaucoup de recherches.
J’étais curieuse de savoir ce que je découvrirais sur cette autoroute électronique. Quand j’avais demandé à mon fils si je pouvais briser quelque chose il m’a rassuré ajoutant de ne pas renverser de café à part ce cela pas de problème. J’avais pris vraiment à la lettre son message.
Je ne me contentais pas toujours d’explore sur le Net, il m’arrivait aussi d’aller voir dans les programmes et les fichiers de Windows.
Je me permettais même d’y enlever des éléments que je ne jugeais pas indispensables : vous comprendrez que je me créais beaucoup de problèmes qui m’ont même privée d’ordinateur pendant plusieurs semaines, et ce, à quelques reprises.
Un certain soir, je me suis aventurée sur un site que je ne connaissais pas du tout. On y faisait mention d’internautes à la recherche d’autres correspondants. J’ai lu une dizaine de demandes qui ne représentaient aucun intérêt pour moi.
Il était souvent fait mention de personnes recherchant, entre autres, une âme sœur ou veuf ou veuve avec argent, vous voyez le genre.
Je m’apprêtais à changer de site quand j’ai lu une annonce qui semblait différente. On pouvait y lire à peu près ceci ; » Collège, en France, recherche cybernautes pour correspondre avec jeunes collégiens et collégiennes, âgés entre 9 et 14 ans, et suivaient les coordonnées.
Je me suis dit ; »Pourquoi pas moi ! »
Le soir même j’envoyais mes coordonnées accompagnées d’une courte présentation qui se résumait à peu près à ceci… » Je suis une dame de plus de 60 ans et j’essaie de me persuader que je ne suis pas trop gâteuse et encore capable d’apporter quelque chose de positif à des jeunes comme vous », j’avais agrémenté mon message d’un petit GIF amusant. J’avais appris, dans la semaine, à enregistrer et à intégrer de petites animations à mes envois.
Je ne me préoccupais pas du tout si c’était lourd, je n’en connais pas à ce moment-là l’importance.
Et j’attendis, en ne me faisant pas trop d’illusion sur mes chances d’être choisie comme correspondante attitrée.
Chaque jour qui passait ne m’apportait rien et je trouvais chaque fois une excuse pour ces absences de réponse.
Je me disais que probablement ça ne tenterait pas beaucoup ces enfants de correspondre avec une personne de l’âge de leur grand-mère.
Il y avait sans aucun doute plusieurs personnes beaucoup plus intéressantes qui sauraient capter l’intérêt de ces jeunes. Qu’ils recherchaient probablement des jeunes d’autres continents, avec lesquels ils pourraient communiquer plus facilement, enfin toutes les excuses étaient plausibles.
Une journée, je reçois un message qui venait de la France. Tout heureuse de lire la réponse que j’attendais depuis déjà une quinzaine de jours, je clique afin d’ouvrir le message, pas capable de l’ouvrir, cela m’arrivait assez souvent et ça me laissait très frustrée.
Je fais donc retour à l’expéditeur en ajoutant que je ne connaissais pas la teneur du message, car mon ordinateur refusait d’ouvrir le message, mais que j’étais toujours intéressée à communiquer. Ça allait de malchance en malchances, car dans les semaines qui suivirent, à trois reprises ce petit manège s’était renouvelé, et je ne pouvais lire aucun message, j’étais excédée.
Prenant cela très au sérieux, j’appelai mon distributeur de services qui rétablit la communication avec comme conséquence que tous mes messages furent perdus.
J’allai m’informer où l’on vendait des ordinateurs et je suivis toutes les recommandations que l’on me suggérait, entre autres, d’effacer Netscape, car, selon eux, il devait y avoir un problème avec le logiciel et je devrais normalement réinstaller la nouvelle version.
Où , ça devait être mon programme de Windows qui avait un problème. Je voulais enlever Netscape et mettre à la place Explorer et chaque fois mon fils et mon distributeur me le déconseillaient.
J’ai fait venir un technicien à la maison qui a travaillé quelques heures sans régler mon problème, car le lendemain, encore le même problème. Moi je me disais que logiquement, Windows et Explorer sont fabriqués pour aller ensemble, je n’avais pas le goût de me préoccuper de la chicane entre ces deux fabricants.
Ce que je voulais; que ça marche et que je puisse ouvrir mon courrier. Afin de régler ce problème, j’ai installé la dernière version de Netscape en espérant pouvoir enfin lire mon courrier, mais là encore même résultat.
Vous qui connaissez comment ça se passe puisque vous êtes là à me lire, vous comprenez certainement ma frustration, car je sentais que je passais à côté de quelque chose d’intéressant et j’étais là impuissante, mais heureusement pas pour longtemps.
Alors que je faisais quelques courses chez Costco je suis allée fouiner dans les logiciels et autres documentations électronique et j’ai acheté une version plus récente de Windows 95, même résultat avec ce satané courrier.
J’ai enlevé Netscape pour fonctionner avec Explorer et j’ai pensé que par la même occasion, je devrais plutôt installer Windows 98 en français avec Outlook Express pour le courrier. Je me suis procuré le logiciel en français et l’ai installé moi-même et ça réglé mes problèmes.
J’étais très fière d’envoyer un mail à mon fils en soulignant que c’était un plaisir de communiquer en français, un éclat de rire s’en suivi surprit que j’aie installé cela toute seule, la chance des débutants dit-il !
Tout cela pour vous dire que, pour moi, avoir réussi à faire tous ces changements sans aides extérieures était une grande victoire. Ça faisait près de 7 ans que j’étais en invalidité et cela avait affecté ma concentration et ma mémoire était au plus bas. Je n’avais pas de grande résistance physique et je cherchais mes mots constamment. C’était donc un défit énorme que j’avais devant moi.
Vous comprendrez que mon premier message ait été pour le collège ! J’annonçais aux élèves que même si je ne connaissais pas encore leur réponse, enfin, j’avais mis mon ordinateur à ma main et qu’il faisait exactement ce que j’attendais de lui.
Ce message était accompagné d’un jeune chien très excité qui sautait un peu partout. J’essayais d’amadouer mes futurs petits amis. J’exprimais aussi ma hâte d’avoir enfin de leurs nouvelles. Dorénavant, tous les messages que je recevais s’ouvraient et je pouvais enfin les lire et y répondre aussitôt.
Au début d’octobre je reçois un message qui disait à peu près ceci ; » Chère Wilda, je suis bien heureuse que tu sois revenue de vacances, nous avons beaucoup aimé tes messages animés. Dis-nous comment tu es, nous te voyons comme une fée. C’était signé d’un nom de petite fille, Rébecca.
Au début, je n’ai pas associé cette lettre au collège. Je pensais toujours recevoir une lettre officielle m’annonçant la décision de la personne responsable du projet. Si c’était positif, des procédures futures devraient normalement suivre.
Quelques minutes plus tard, je recevais une quinzaine de petits messages qui provenaient tous du même endroit, j’avais alors ma réponse.
J’avais répondu à la première petite fille qu’il était impensable que je me décrive telle que j’étais réellement, car j’aimais beaucoup mieux la façon dont ils m’imaginaient, soit une fée.
Je crois que c’est de là que m’est venue l’idée de parler de moi au passé et de laisser leur imagination faire toutes sortes d’hypothèses sur ma personne.
Après cela, chaque semaine je recevais plusieurs messages, deux fois par semaine.
Naturellement je répondais individuellement à tous en reprenant leurs propres mots et je les encourageais à parler d’eux, de ce qu’ils vivaient, de leurs goûts, de leurs espoirs, de leurs difficultés, de leurs rêves; en réponse aux deux ou trois lignes, je répondais facilement une page et plus.
Je disposais de beaucoup de temps que j’employais à rechercher un peu partout sur Internet le petit quelque chose qui leur ferait plaisir. Si un élève me parlait d’un sport qu’il aimait, par exemple, le foot, je pouvais chercher plusieurs heures une image animée qui correspondait à ce sport. Chaque message était personnalisé et s’adressait uniquement à elle ou à lui contrairement aux récits qui rejoignaient toute la classe.
Je me donnais beaucoup de mal, car je ne savais pas très bien faire des recherches sur le web et en même temps, j’apprenais à taper et à me servir de l’ordinateur. Une chose qui ne m’aidait pas, non plus, c’était que les programmes sur l’ordinateur étaient tous en anglais, et je ne le parle pas. Heureusement que j’avais installé la version française au début de toute cette volumineuse correspondance.
De semaine en semaine, je recevais toujours autant de courrier et même qu’il s’en rajoutait un peu chaque semaine. C’était la petite copine de ma correspondante qui me saluait ou un qui n’était pas du groupe, mais qui avait entendu parler de notre expérience et qui se faufilait avec les autres, ainsi de suite…
On me posait beaucoup de questions sur notre culture, sur notre façon de vivre au Québec, sur notre habillement, sur nos forêts, sur nos relations avec les sauvages, y en avait-il sur ma rue, sur la façon de vivre de mon temps et ainsi de suite.
C’est alors que j’ai pensé que plutôt de répondre à ces quelques questions qui revenaient souvent individuellement, je devrais plutôt faire un texte qui serait lu à l’ensemble du groupe tout en continuant la correspondance individuelle avec la trentaine de jeunes correspondants.
Je pensais aussi que le sujet que j’entreprendrais devait me permettre d’ouvrir plusieurs parenthèses sur des sujets susceptibles de leur apporter une aide ou des recettes leur facilitant la vie. J’espérais, par exemple, leur apprendre à avoir confiance en eux, certains trucs de solution de problèmes, à se responsabiliser. Tout cela en apprenant à travailler et à communiquer par l’écriture, sur Internet.
Le sujet choisi devait être accessible, à leur portée et traité avec un peu d’humour. Des textes assez simples pour une bonne compréhension et assez intéressants pour leur donner le goût de lire et de poser des questions.
Mon imagination fonctionnait à pleine vapeur afin de trouver un sujet comportant les objectifs visés. Enfin ce sont eux qui, sans le savoir, ont trouvé le sujet : moi…
Ce n’est pas que j’aie eu une vie extraordinaire, mais c’était pour moi un sujet qui en valait un autre. Je trouvais que grâce aux expériences vécues, je pourrais ainsi parler de sujets qui me viendraient au fur et à mesure de mon écriture et selon les questions qui me seraient posées.
Les questions me concernant revenaient régulièrement et je trouvais que même pour moi, ça serait un exercice qui me demanderait pas mal de rigueur et me ferait probablement découvrir des choses.
Le premier thème, présentation… illustre bien les premiers propos.
Naître dans une partie du Québec à 99.9 % francophone et s’appeler Wilda Johnson n’est pas évident.
Comme on me parlait beaucoup de la forêt, j’ai eu plaisir à parler de mon expérience d’enfant élevée en partie au contact des bûcherons. Pour eux, le sujet était entièrement nouveau et les questions sont venues en grand nombre, je reprenais souvent mon texte et j’apportais les éclaircissements souhaités.
Afin que vous compreniez bien, je vais vous faire découvrir en même temps que les élèves, les textes que je faisais parvenir à mes nouveaux petits amis. Tout le long de mon récit, vous serez au courant d’une partie de la correspondance échangée avec les différentes personnes qui font partie de mon histoire.
Vous verrez que tout se fait sous forme de questions des enfants et réponses. Vous prenez aussi en considération que tout se déroule entre une trentaine de jeunes correspondants, le professeur et moi.
Premier texte… Faire connaissance.
Voilà, mon nom est Wilda, mon nom de famille est Johnson de connotation anglaise. Je suis née au début de l’an 1937. Bien oui, vous n’étiez pas encore nés. Vos parents eux-mêmes n’étaient pas encore de ce monde… Je suis âgée, mais je ne suis pas vieille…enfin, c’est ce que je me dis toujours… Ha, ha, ha !!!!
Je suis née lors d’une très grosse tempête de neige. Il paraît que les chemins étaient tous bloqués… mais moi ça ne m’a pas dérangée du tout, j’avais hâte de voir ce qui se passait au-dehors.
C’est peut-être à cause de cette naissance mouvementée que j’ai apprise très jeune à être combative!
Où les femmes qui attendaient un bébé allaient-elles ?
Dans ce temps- là, les mères accouchaient à la maison et c’était une sage-femme ou une personne de bonne volonté qui au fil des ans avait appris à assister la mère. Ma grand-mère Fortin était une de ces femmes qui ne refusaient jamais d’aider une future maman. Mais j’ai su après qu’elle n’avait pas pu aider maman, car elle s’était cassé une jambe quelques jours auparavant.
Il y avait beaucoup de naissances et très peu de médecins, pas de clinique d’urgence, pas d’hôpitaux dans les petits villages, peut- être qu’il y en avait dans les grandes villes, mais pas dans mon petit village. Le médecin était alors appelé dans des cas majeurs et c’est pourquoi, je présume, que le taux de décès prématurés était si élevé. La mère qui attendait la venue d’un enfant devait garder son état sous silence et les autres enfants, souvent, ne connaissaient le fait que lorsqu’on leur présentait le nouveau-né. Ils se demandaient certainement par quel hasard, un bébé arrivait chez eux et pas ailleurs.
Tout était caché comme si le fait de mettre une nouvelle vie dans ce monde était mauvais. Que d’attentes, que de joies perdues au nom de coutumes anciennes qui se perpétuaient de génération en génération!
Mes parents n’ont eu qu’un enfant : moi.
Partout dans les alentours, les familles étaient très nombreuses : dix, douze, quinze enfants et même plus dans une même famille !
Vous l’avez échappé belle! Vous voyez-vous, avec une douzaine de frères et sœurs… Ouf! Dans les maisons, il n’y avait pas toujours d’électricité, très peu d’autos, pas de douche, la radio commençait, pas de télé, pas de vidéo, pas de console de jeux, etc. Ouais !
Peut-être que le fait d’être plusieurs dans la famille permettait de trouver des passe-temps différents… Enfin, c’était une autre époque!
Où êtes-vous née ?
Je suis née à Normandin un petit village de la région du Lac-Saint-Jean, dans la province de Québec, dans mon pays le Canada… Si vous regardez sur la carte, vous verrez Normandin au bout du beau Lac-Saint-Jean.
Il se trouve en haut de la rivière Saguenay qui elle, se jette dans le fleuve Saint-Laurent, un des plus beaux fleuves du Québec.
Dans ce temps-là, la langue usuelle était le français, elle était parlée par une très grande majorité de gens dans la province de Québec.
Alors, comment se fait-il que votre nom Johnson soit anglais?
Bonne question hein !
En fait, mon père qui s’appelait S. Johnson venait, lui, de la province du Nouveau-Brunswick. Il était venu au Lac-Saint-Jean avec son cousin germain qui était comme un frère pour lui.
Cette province touche tout le Québec d’un côté. Ce sont donc des provinces voisines. Au Nouveau-Brunswick, les gens étaient en majorité anglophones, mais il y avait aussi des Acadiens dont la langue première était le français.
Cependant, ceux-ci ont dû faire leurs études uniquement à l’aide de livres anglophones. On reconnaît les Acadiens grâce à leurs expressions qui sont souvent entremêlées de mots français et anglais.
Comme il travaillait à la coupe du bois, mon père s’est retrouvé à travailler au Lac-Saint-Jean où il a rencontré ma mère Gérardine, la treizième d’une famille de quinze enfants…Il l’a épousé en avril et disait toujours qu’il avait épousé la plus belle femme du Lac St-Jean, il avait probablement raison car ma mère était très belle.

La religion catholique était omniprésente dans la vie des habitants du Québec. Cela expliquerait peut-être le fait que le prêtre soit, si l’on peut dire, la personne considérée par beaucoup, comme la plus importante de la communauté. Il était consulté pour maintes choses qui normalement n’étaient pas de sa compétence.
S’il pensait qu’un de ses paroissiens refusait d’agrandir sa famille, et souvent avec raison, une bouche de plus à nourrir était au-dessus de ses moyens, sa femme était malade et ne pouvait mener à terme une grossesse sans mettre sa vie en danger, souvent le prêtre intervenait en leur disant de faire leur devoir de bons chrétiens, en fait, de mettre le plus d’enfants au monde.
Heureusement les choses ont changé depuis et la religion a modifié quelques-uns de ses comportements.
Lors de mon baptême, le prêtre ne voulait pas me donner le nom de Wilda. » Il n’y a pas de sainte de ce nom-là, a-t-il dit à mon père. Vous ne pouvez donc pas l’appeler ainsi ! » Mon père lui a répondu, en lui donnant sans doute un bon pourboire : » Eh bien, elle sera la première sainte de ce nom ! »
Le nom a été accepté, mais je ne réaliserai sans doute pas le vœu de mon père. Devenir Sainte Wilda…ha ! ha! ha!
Mais ce prénom, comme pour chacun d’entre vous, a fait de moi une personne unique…
D’où vient ce nom de Wilda ?
Ce nom vient d’un pays beaucoup plus près du vôtre que du mien. Il trouve son origine en Norvège où demeurait une vieille tante de mon père. Le nom demeure toujours ici très rare. Moi je l’aime bien, j’ai toujours aimé être un peu différente.
Certes, la différence est une arme à deux tranchants. Soit on se distingue des autres, de préférence de la bonne manière, soit on se replie sur soi-même en essayant de ne pas trop se faire voir. Chacun a le choix de vivre sa différence comme il le conçoit.
Toujours à propos de mon nom, il y a plusieurs années, j’étais responsable de plusieurs jeunes filles dans un magasin et une jeune demoiselle m’a demandé : « Quel est votre prénom ? «
Toute fière, je lui ai répondu : » Wilda « . Elle m’a regardée très sérieusement et m’a dit : » Ne vous en faites pas, mon père s’appelle Josué et il a fait son chemin pareil ! » J’ai bien ri, mais j’ai compris ce jour-là que les goûts ne sont pas à discuter, hein !

